Une église au bord du gouffre


L’église de Parnay est l’une des figures emblématiques de la Côte saumuroise. Elle se dresse fièrement en bordure de coteau. Panorama et majesté du fleuve.
Mais ce joyau du 11ème siècle risque de devenir un “chef d’oeuvre en péril”. C’est d’abord les soubassements et le coteau, sous l’église qui a subi quelques confortements. C’est au tour du fameux parvis, menacé par les pluies récentes qui pose problème. Et c’est sans parler de la restauration de l’église elle-même… Idole aux pieds d’argile.


Flash back

Une église au bord du gouffre
L’église Saint Pierre de Parnay au bord du coteau, surplombe la Loire et domine village et vignes. Au 18ème siécle, le cimetière paroissial s’est effondré, ce qui a nécessité son déplacement. Dans les années 60, le soubassement du bâtiment a du être consolidé, grâce au département de Maine et Loire. Quant à l’ancienne mairie troglodytique, elle a disparu. Il faut dire que sous l’église, des galeries s’enfoncent sous le coteau pour déboucher sur une gigantesque salle qui, telle une bulle d’air, supporte le fragile édifice. Cette salle a été confortée il y a quelques années.
Plus récemment, en 2010, cinq chantiers de travaux de confortement ont été entrepris par la commune de Parnay, en vue de sécuriser des sites en front de coteau et en caves. Ces sites présentaient un risque de mouvement de terrain vis-à-vis d'infrastructures publiques (voirie, église, etc.) ou de propriétés privées. C’est Entre Loire et Coteaux qui a assuré à la fois le diagnostic de stabilité de départ, avec l'étude géologique et la définition des travaux à entreprendre, et la Maîtrise d'Œuvre des travaux, depuis la consultation des entreprises, jusqu'à la réception des travaux.
Ces travaux ont consisté en la sécurisation de zones en caves, de deux zones à ciel ouvert et du front de coteau, en vue de leur utilisation dans un cadre professionnel.
On notera notamment :
- l'édification de 10 maçonneries (murs de soutènement et linteaux) ;
- la mise en œuvre de plus de 300 tirants d'ancrage en paroi et en voûte des caves ;
- la mise en place de 225 m² de grillage plaqué en crête de front rocheux ;
- le traitement de plus de 1000m² de parois par sablage.
Ces travaux se sont déroulés du 30 août 2010 au 25 mars 2011.

Pas de chance pour le parvis!

Une église au bord du gouffre
Souvenez vous des polémiques  qui ont défrayé les chroniques locales : dallage peu respectueux de la tradition, rambarde hors norme jugée trop moderne et “factice”… Les associations se confrontent aux institutionnels, Mairie de Parnay, Agglo, aux bâtiments de France, et obtiennent partiellement gain de cause. le parvis est remodelé il y a moins de deux ans. Victoire? Et non! Le voila menacé ainsi que la rambarde suite à l'apparition de fissures attenantes aux caves situ&es en dessous du parvis, suite aux dernières intempéries.
On appelle le Docteur Léotod (Entre Loire et coteaux) qui diagnostique la présence de failles dans les caves situées sous le parvis. “On ne sait pas si le coteau peut encore bouger sousl’église. Ce glissement de terrain a endommagé certaines dalles du parvis dont les joints se sont écartés” précise Eric Lefièvre, premier adjoint de la municipalité de Parnay, en charge du dossier. L’étude est confiée au cabinet Entre Loire et Coteaux pour un devis de 900 euros hors taxe. Longue vie au Parvis!

Souscription!

Une église au bord du gouffre
“Le bâtiment témoigne d’une évolution compliquée. Sur la droite et en avant du chœur, s’élève le clocher qui date du début du 12e siècle. Il est percé, sur chaque face, de baies géminées à double voussure et couronné d’une flèche hexagonale en pierre du 16e siècle cantonnée aux angles de fenêtres à pignons saillants comme à Cizay et à Saint-Eusèbe de Gennes. Dans l’angle sud, une tourelle d’escalier des 15e,16e siècles, est accolée au clocher roman. A l’intérieur, la nef reconstruite au 19eme, communique avec les bas-côtés par des arcades en plein cintre qui s’appuient sur des piliers cylindriques dont les chapiteaux, ornés de feuilles d’eau ou d’animaux grossièrement sculptés, sont les seuls témoins de l’église du 11e siècle. Le carré du transept est voûté d’un  berceau en plein cintre et les piliers qui le portent sont moulurés d’un biseau garni d’étoiles en creux.
La travée sous le clocher montre une arcade avec une alternance de brique et de tuffeau comme à Saint-Serge et à Saint-Martin d’Angers ; cette alternance pourrait être un vestige d’une église antérieure. Le chœur gothique a été construit au 15e siècle ainsi que l’abside polygonale éclairée de deux fenêtres à réseau flamboyant et couverte d’une voûte à sept branches.  La chapelle au sud du transept est vouée à la Vierge. Elle était ornée d’une remarquable statue en bois doré du 15e siècle qui fut volée le 31 janvier 1978 et n’a pas été retrouvée. L’enfeu seigneurial, au transept nord, renferme le tombeau orné de quatre feuilles et d’armoiries de Jean du Plessis cité plus haut, mort le 28 novembre 1476 et de son épouse Michelle des Clausis morte le 16 octobre 1479. Le tableau « La Prédication de Saint François-Xavier en Inde » a été réalisé en 1836 par le peintre César Ducornet, handicapé, qui peignait avec ses pieds. Enfin,  à l’entrée de l’église, on trouve un bénitier découpé de six lobes intérieurs dans un cube allongé  et plus loin sur la gauche, encastré dans le premier pilier, un second bénitier dont les deux angles en saillie sont sculptés de têtes grotesques.”
Annick Adam pour http://artetchapelles.canalblog.com/
 
Devant une telle richesse menacée, quoi de plus naturel que de lancer une souscription. C’est ce qu’ont décidé les élus pour leur dernière année de mandat. “ Le récapitulatif total des travaux de restauration à prévoir est d’environ 850 000 euros… Nous avons aussi décidé de lancer une souscription avec la Fondation du Patrimoine, ce qui permettra aux donataires de faire un don déductible des impôts. Un programme d’animations sera également réalisé autour de cette souscription.
God save l’église de Parnay!




Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Samedi 2 Février 2013 à 06:21 | Lu 459 fois




Nouveau commentaire :
Facebook