Une quête spirituelle au coeur de la roche

Le rapport semble étroit et dépasse les appartenances religieuses. Sanctuaires perchés, monastères inaccessibles, chapelles humblement incrustées dans la falaise ou encore vestiges oubliés, tracent un fil conducteur qui relie l’homme à ses idoles et à ses dieux, que ce soit en Chine, en Inde ou ici dans les Cyclades. La Grèce n’échappe pas à cette règle universelle. Nous avons découvert au cours de notre périple quelques-uns de ces lieux divins avec le bonheur d’y trouver à chaque halte, quiétude et sérénité. Aussi, fervents voyageurs que nous sommes, nous en avons rapporté quelques témoignages.
Monument Chorégique de Thrasyllos (Athènes)

Mais oui au pied de l’Acropole, le monument a été construit dans la petite grotte en voie de restauration un peu au- dessus du Théatre de Dyonisos et derrière celui-ci, en 319 av. J.-C à la suite de la victoire du Chorège Thrasyllos.
Le rocher sacré est d'ailleurs percé de nombreuses grottes, dédiées aux cultes de diverses divinités, comme le dieu Pan ou les nymphes.
Le rocher sacré est d'ailleurs percé de nombreuses grottes, dédiées aux cultes de diverses divinités, comme le dieu Pan ou les nymphes.
Chapelle-grotte de Theologaki (Naxos)

Juchée au milieu de nulle part, cette chapelle rattachée au monastère de St Jean Chrysostome, est ouverte à tous et témoigne d’une ferveur religieuse orthodoxe encore vive. Située bien au-delà de Chora, près du village de Grotta, elle domine la ville et l’entrée de son port. La porte n'est jamais fermée à clé.
Chapelle grotte de Kaloritsa (Naxos)

Là, pour le coup, il nous faut presque une heure de marche sous un soleil de plomb, pour atteindre un lieu de culte dans une grotte qui se prolonge par les ruines d'une chapelle byzantine. Lorsque nos yeux se réapproprient la pénombre, nous y découvrons des vestiges d’un autre temps, quelques icônes qui brillent dans l'ombre perpétuelle et la fraîcheur retrouvée.
Chapelle de Kamari (Santorin)

En 20 minutes, Lady Trog atteint au terme d’une escapade haut perchée ce lieu de culte byzantin fréquenté par la population locale et quelques touristes avides de sensations vertigineuses. Il s'agit d'une chapelle adossée à la roche, construite près d'une source souterraine, trésor vénéré dans ce pays oublié par la pluie. Le chemin vertigineux se poursuit toujours plus haut, vers les ruines antiques qui dominent la baie de Kamari.
Aghia Ïa Yannis (Santorin)

Le rocher de Monolithos (la région porte son nom) était un esquif rocheux entouré par la mer, avant la première explosion du volcan de Santorin. Il est aujourd’hui orné de cette église érigée dans son renfoncement, entourée d'anciennes cellules de moines qui dominent désormais la piste de l'aérodrome...
Chapelle des pêcheurs (Oia, Santorin)

Deux canoes et une demi-heure de tranquilles coups de rames nous ont permis d’atteindre cette église manifestement réservée aux pêcheurs, nichée dans une crique seulement accessible par la mer. Elle se dévoile au dernier moment, divine surprise, dissimulée au fond d'une crique aux eaux claires.
Les îles des Cyclades sont pareilles à des variantes musicales d’un même thème. Naxos, harmonieuse et douce, Santorin menaçante et sauvage. Le culturel associé au sacré, se fond dans une nature toujours impressionnante pour les minuscules pèlerins que nous sommes dans ces paysages grandioses. Pour parvenir à toutes ces cimes et à ces abîmes, il nous a fallu nous soumettre au même rituel initiatique : l’effort physique nécessaire pour les atteindre. Comme s’il fallait mériter tous ces lieux cachés, empreintes spirituelles à l’abri de la roche.