Troglodyte Dundee, les Aborigènes, une culture menacée (2)

Série australienne (4)


La civilisation aborigène n’a pu résister comme dans d’autres lieux à l’impact et la pression des grandes puissances coloniales. Mais avec le temps, elle a pu survivre aux terme de lentes avancées et obtenir une reconnaissance politique. Mais tout reste encore à faire, même si la reconnaissance culturelle semble acquise.


Le tournant des années 50

L’une des figures emblématiques est le militant Douglas Nichols, footballeur célèbre que son oncle William Cooper réussit à impliquer dans la Ligue pour la promotion des Aborigènes, AAL.
En 1958, Nicholls a aidé à établir le Conseil fédéral pour l'avancement des droits indigènes et des peuples d’Iles de Torres (FCAATSI), marquant le commencement d'une « conscience noire » nationale.
Les avancées politiques se firent pas à pas. En 1971, Neville Bonner devint le premier membre indigène du Parlement fédéral, siégeant en tant que sénateur du parti libéral pour le Queensland. Des Aborigènes ont été élus dans les Parlements du Territoire du nord et du Queensland en 1974, jusqu’à Ernie Bridge qui devint le premier membre indigène du parlement d'Australie Occidentale en 1980 et le premier à obtenir un ministère dans un gouvernement.
Depuis une restitution partielle de terres à partir de 1976, de nombreux Aborigènes sont retournés vivre sur les lieux de vie de leurs ancêtres – homeland – desquels ils avaient été chassés. Ces homelands sont, selon eux, leur identité intrinsèque, lieu des origines, lieu de vie de leurs ancêtres et de leur groupe familial. Ils sont donc pour la plupart concentrés dans les régions septentrionales du pays. Beaucoup vivent dans des réserves appelées « communautés » : il en existe 70 dans les Territoires du Nord.
 

Etre aborigène aujourd’hui

Le 26 mai 1998, des Australiens aborigènes et non indigènes se rassemblent devant le Parlement pour y signer un registre dans lequel est inscrite une demande de pardon au peuple aborigène. Plus de 24 000 signatures sont collectées. C’est pour cette raison qu’est créé le Sorry Day, jour du pardon. L’ultime reconnaissance symbolique a eu lieu en février 2008 lorsque le nouveau Premier ministre Kevin Rudd et le chef de l’opposition Brendan Nelson se sont excusés devant le Parlement au nom du peuple australien pour les crimes commis par le passé envers les Aborigènes. « We apologise for the laws and policies of successive parliaments and governments that have inflicted profound grief, suffering and loss on our fellow Australians. We apologise especially for the removal of Aboriginal and Torres Strait Islander children from their families, their communities and their country. » (Traduction : « Nous demandons pardon pour les lois et les politiques des parlements et des gouvernements successifs qui ont infligé de profondes blessures, de la souffrance et des pertes parmi nos concitoyens australiens. Nous demandons surtout pardon pour le retrait des enfants aborigènes et indigènes du détroit de Torrès de leurs familles, de leurs communautés et de leur pays. »)
Lancé en 2008, le programme d'aide aux Australiens indigènes n'atteint pas ses objectifs et est critiqué début 2018 par plusieurs parlementaires aborigènes. Les baisses de budget du programme n'ont ainsi pas permis de réduire le fossé qui sépare les Blancs australiens des Aborigènes, les seconds ayant une espérance de vie moindre ou encore un taux de chômage bien plus élevé que les premiers.

Au-delà des réformes légales principales du xxe siècle, un certain nombre de progrès ont été appoortés dans les années 1970. Des Aborigènes Papunya (Australie Centrale), ont utilisé pour la première fois de la toile et de la peinture acrylique pour reproduire leurs peintures traditionnelles. L'art aborigène a acquis, ces dernières années, un statut d’Art moderne !
 
A suivre

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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Mercredi 12 Septembre 2018 à 10:00 | Lu 235 fois




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