Troglo et semi-troglo (2)


Troglo et semi-troglo
Une habitation troglodytique, c’est quelque chose... Au fur et à mesure du temps et des modestes passagers que nous sommes, elle se dévoile au fil de notre investissement et de nos recherches dans des lieux où chacun des “locataires” a laissé son empreinte.
En ce qui nous concerne, la restauration du rez de chaussée nous a offert quelques surprises et moultes interrogations, et bien sûr nombre d’hypothèses à vérifier sont à l’ordre du jour.


Un bâti semi troglodytique

Troglo et semi-troglo (2)
La première découverte était de taille. Après la mise à nu de la pierre et de la roche derrière un mur de briquettes, nous découvrons une niche, aux proportions harmonieuses, à vocation religieuse. Malheureusement, la statue d'origine a disparu. Le mur de la façade de la maison n’est pas en reste et nous dévoile à son tour les anciennes traces d’une porte construite dans les mêmes proportions que la niche.
Le projet d’aménagement de la pièce  reposait sur l’aménagement d’une bibliothèque creusée à même la roche. Depuis fort longtemps, nous nous interrogions sur la construction de cette maçonnerie adossée au coteau, certains déjà de l’éventuelle présence d’une partie sous cavée.
Une fois la dépose des pierres réalisée, nous mettons à jour un ensemble particulièrement compact de moëllons, emmurés sans doute lors de la construction de la bâtisse. Les réflexions entre Franck Joyeux et Grégoire Pierson (Roc Confortation) vont bon train. Il y a d’abord la présence de pierres de silex parmi les blocs de tuffeau particulièrement épais, et la présence d’une terre argileuse qui fait office de joint entre les pierres, appelée communément "terre à lapin". Cette terre très compacte, dure à extraire, consolide l’ensemble qui semble soutenir un éperon rocheux situé au-dessus, à plus de 2,50m de hauteur. Divers sondages seront dès lors réalisés : la cavité a été non seulement comblée, mais  les moëllons confortent bien l’éperon rocheux, visible du premier étage et  qui n’a donc pas nécessité la construction d’une maçonnerie spécifique comme au rez-de-chaussée. Au grenier, autre type de consolidation : un appareillage de tuffeau pour retenir la terre du terrain du voisin du dessus,  la maison étant adossée au coteau. Nul doute que cette technique de confortement remontait au temps jadis.

Parnay au temps jadis?

Troglo et semi-troglo (2)
On sait que la première occupation des lieux est bien antérieure au 15ème siècle, par la présence attestée de vieux pressoirs, fours et autres vestiges d’antan que nous vénérons spécialement. La maison voisine est l'ancien "prieuré des Roches", et nous sommes les voisins directs du Château de Parnay. Tout cela était lié.. L’église de Parnay  est à moins de cinq cent mètres de notre habitation. Le dernier élément est celui de la mémoire populaire : la maison aurait été utilisée par la domesticité religieuse, d’autant qu’il est question de la présence de moines dans l'actuelle “troglo à plume”. Peut-être que le salon du rez-de-chaussée était le lieu réservé à quelque office religieux, ou un bureau, ou un réfectoire sous la bénédiction de la Vierge reposant dans sa niche? D’autres recherches et du temps sont nécessaires pour répondre à ces questions.


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Vendredi 7 Septembre 2012 à 06:18 | Lu 685 fois