Quel avenir pour nos caves?


La nature a horreur du vide. Après l’extraction du tuffeau, l’exploitation des champignons déserte les galeries un peu partout et ne restent que de longues galeries silencieuses.
Mais quelques carrières demeurent vivantes, notamment dans le village de Bourré. Non loin des prestigieuses Caves de la Roche, une famille de vignerons a entrepris de réutiliser partiellement les galeries rachetées il y a peu. Il s’agit des propriétaires du domaine viticole des Tabourelles, Jean-Pierre Germain et sa fille Anne qui s’est décidée à reprendre les rênes de l’exploitation.
Aidée par son mari et le frère de ce dernier, elle a entrepris de faire revivre les lieux désormais apparemment muets.


Une histoire de famille

Quel avenir pour nos caves?
Le domaine viticole s’étend sur 30 ha d’un seul tenant sur le coteau. En contrebas, la maison d’habitation, des gîtes ouverts à la location, le nouveau chai en construction et des caves. Issus d’une famille de viticulteurs implantée à Bourré (cinq générations dont deux d’anciens carriers) depuis plus de 100 ans, Anne et Jean-Pierre Germain sont en Appellation d'Origine Contrôlée TOURAINE, située sur le "Terroir de Chenonceux". Ce domaine est implanté sur les coteaux dominants le Cher.  Depuis 30 ans, Jean-Pierre s’est attaché à développer et à restructurer le vignoble, dans le but de valoriser pleinement le terroir.
Avec l’arrivée de sa fille Anne sur l’exploitation et l’aménagement d’un chai neuf, la vinification s'est féminisée avec la réalisation de cuvées tendres et fruitées.
Une opportunité leur permet d’acquérir une entrée de caves et des galeries pour entreposer récoltes et matériel. Mais que faire des 8 à 10 kms de galeries inutilisées?

La “marmite à Popaul”

Quel avenir pour nos caves?
Anne, son mari Aimé Josseau et son frère Stéphane se mettent à réfléchir et arpentent les longues galeries à la lueur de la torche. Les galeries se mettent alors à parler. “Tranche verdun”, “tranche Colmar”… chacune des galeries porte des inscriptions peintes et taillées à même la pierre. Viennent s’y adjoindre dates et tableaux chiffrés, blocs coupés prêts à tomber, lourds marteaux de bois, traces de lampes à acétylène et autres vestiges d’un autre temps, celui des carrières d’extraction.
Les découvertes ne s’arrêtent pas là, il ya les sources naturelles, les puits ça et là.  Je parcours en leur compagnie  les 2 à 3 kilomètres de galeries utilisés pour finalement découvrir “la marmite à popol’ remplie d’eau bleue, clair, limpide remplie de calcite. Vision décalée de thermes romains ou d’un antique jaccuzzi? non, il s'agit en fait d'une source “pétrifiante” de laquelle s’échappent d’interminables tuyaux qui s’enfoncent dans les galeries : cela permettait à l’époque d'arroser les cultures de champignons.
Alors que faire de ces galeries, propres et sécurisées? Pas de risques d’effondrement, la pierre de Bourré étale sa solide blancheur sur des kilomètres. Et pourquoi pas un parcours oenologique ou des activités à thème ?

Une première à Bourré : vers un parcours oenologique?

Quel avenir pour nos caves?
Les trois comparses  tentent une première animation, les 29 et 30 octobre en ouvrant les portes de la cave au public, lors de deux journées “portes ouvertes” : succès massif, ce sont quelques 600 personnes qui viennent visiter les caves et déguster autour d’une visite sur un petit parcours qui inclue… la marmite à Popol.
Dés lors, le trio s’interroge : les idées fusent, parcours thématique, animations culturelles, marché, ou parcours oenologique? Une chose est certaine, “hors de question d’en faire un “trogloland” s’exclame Stéphane.
 

Quel avenir pour nos caves?
Vous en saurez plus lors des prochaines animations qu’ils offriront. Car avant il y a la sécurité à assurer, la permission d’accueillir du public… et les rencontres destinées à finaliser leur futur projet. En attendant, les carrières se retrouvent… à l’air libre.

Domaine des Tabourelles, 9 Route des vallées 41400 Bourré
Tel : 02 54 32 07 58
Gîtes et vignoble : http://www.lestabourelles-leveret.com


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Samedi 4 Février 2012 à 12:22 | Lu 1274 fois