Nuits canariennes (1), Acusa Seca, Grande Canarie

Escapades canariennes


Pas de séjour magique sans une escale dans un lieu insolite et mémorable. La préparation du voyage commence par la recherche d’un hébergement répondant à nos stricts critères de sélection : un lieu simple et rustique, calme et isolé, dans un cadre exceptionnel. Le plus souvent, le logement est bien évidemment troglodyte. Ces derniers temps, c’est souvent grâce à "Airbnb" que j’ai trouvé la perle rare…


Chez Gara à Grande Canarie

Perdu dans la montagne dans les hauteurs de l’île, on atteint le village d’ Artenara après deux heures de montées en lacets : en pente relativement douce par la façade sud, ou par des précipices vertigineux par la façade nord. Les paysages sont splendides, qu’ils soient aménagés par l’homme  ou arides et désertiques. Gara nous donne rendez-vous à l’épicerie de la station-service où nous retrouvons Tonio. De là, la route continue de grimper à travers une forêt de pins et redescend de l’autre côté de la crête. Une petite route vertigineuse nous entraîne au fond d’un canyon dans un paysage qui n’est pas sans rappeler celui des grands parcs américains. Le hameau troglodyte d’ Acusa Seca, situé dans le parc naturel de Tamadaba, est caché dans la paroi, à mie hauteur de ces falaises de tuf de lave. Nous sommes en fait à l’intérieur du cratère du volcan. De l’autre côté du canyon, deux monuments naturels s’élèvent qui rappellent aussi les silhouettes des rochers de Monument Valley : Roque Bentayga et Roque de Nublo. Le coucher du soleil sur ces falaises rouges est somptueux. 

Après avoir garé la voiture sur le petit parking, nous traînons nos bagages jusqu’à la grotte no 17 (un conseil : voyagez légers !). Les entrées de caves sont étagées sur plusieurs niveaux et le toit des unes sert de chemin pour atteindre celles qui sont creusées plus haut. Un chemin empierré descend vers les dernières maisons du village en contrebas qui appartiennent à la municipalité. Un centre d’interprétation troglodytique doit voir le jour à Acusa Seca : il sera le témoin de la vie des Guanches, population aborigène de l’île avant l’arrivée des Conquistadors espagnols, et qui vivait dans ces grottes. Depuis, elles servaient de bergerie aux paysans du village. Certaines sont désormais réhabilitées en résidences secondaires. Celle de notre hôte est pleine de charme : une petite terrasse et deux entrées de grottes, une pour la chambre, une pour la pièce à vivre agrémentée d’une petite cuisine à laquelle on accède par quelques marches. Seul bémol, la salle d’eau est au fond de la grotte et mériterait une meilleure aération. Les murs de lave noire sont éclaircis à la chaux blanche. Un petit havre de paix dans un décor grandiose.

A Artenara, ne pas manquer l’ermitage de la Cuevita, une petite chapelle creusée dans la roche par un canarien de retour d’Amérique du Sud au 17ème siècle. L’autel et la chaire sont monolithes. Les maisons troglodytes coquettes s’étagent sur ce piton rocheux. Le musée du village dédié à la vie troglodytique est animé par Octavio et sa compagne Jenni. Il décrit le mode de vie des familles traditionnelles et les métiers associés à l’économie rurale de l’île. Nous lui consacrerons un article spécial.
 
Après trois nuits dans la cueva de Gara, nous voguons vers Lanzarote. Rendez-vous dans la finca de Nadine.
L.T.
 
 


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Dimanche 7 Août 2016 à 11:27 | Lu 487 fois