Nuée vers l’or en Anjou

Il était une fois dans l’ouest


Une nuée est un phénomène passager : tout comme les visées australiennes sur les gisements miniers dans les Pays de Loire. Et oui, nous possédons des gisements aurifères dans l’Ouest qui attirent de lointaines convoitises !
Mais la recherche d’or est abandonnée à Saint-Pierre Montlimart.


Après ceux de Bretagne, la société australienne « Appolo Minerals » a abandonné des permis d’exploitation miniers dans les Pays de la Loire. Il s’agissait de trois sites aurifères : Beaulieu (Loire-Atlantique), Tennie (entre Sarthe et Mayenne) et Saint-Pierre Montlimart.
C’est sur ce dernier site que la société Variscan Mines en passe d’être rachetée par Appolo, comptait examiner la teneur en or de mines abandonnées à la fin des années 1950, pour relancer l’activité minière. La commune est principalement connue pour ses mines d’or dont il reste encore des traces aujourd’hui.

Un peu d’histoire…

2000 ans av. J.-C., un village est fondé à l’emplacement de l’actuel Petit-Montrevault ; c’est déjà la présence d’un filon d’or qui a provoqué cette installation. « La Butte de la Roche », qui pourrait être un tumulus, date de cette même époque. L’exploitation de ces filons de quartz et d’or a commencé très tôt, au Néolithique avec l’invasion des peuples de l’Est et a perduré au fil des siècles avec des techniques de plus en plus poussées. En 57 av. J.-C., les Romains arrivent à Saint-Pierre et y exploitent le minerai de fer. Saint-Pierre porte alors le nom de Meldacus ; elle deviendra la capitale des Mauges vers la fin du IVe siècle. La domination romaine s’achevant, le pays de l’or va devenir une région très convoitée, des luttes sanglantes vont éclater. En l’an 943, un traité de paix est signé ; Maulimart se met à construire. À la fin du Xe siècle, on construit le château du Petit-Montrevault et le village est englobé dans ses fortifications.

De l’or en barre

En 1905, les Mines de la Bellière ouvrent et impactent l’économie de la commune. La population augmente (1758 personnes en 1906, 2526 personnes en 1911) et de nombreuses constructions et infrastructures apparaissent : bâtiments, châteaux d’eau, éclairage public, fontaine, trottoirs, bureau de poste… La mine s’étend sur un quart de la commune. A la Belle Époque en 1912, 750 mineurs travaillaient dans les 75 km de galeries creusées et sortaient 2 à 3 kg d’or par jour. Ils étaient payés 3 fois plus que les agriculteurs des Mauges et partaient à la retraite à 55 ans. Aujourd’hui, ce sont beaucoup de noms de rues, écoles, commerces, association, rivière, lieux-dits font référence à l’histoire de Saint-Pierre-Montlimart, son or et ses mines !

Grise mine

Vient la première guerre mondiale et le ralentissement de la production puis l’arrêt de l’exploitation en 1920. A partir de 1926, l’exploitation reprend et prospère jusqu’en 1932 puis décline jusqu’à s’arrêter en 1938. Une dernière tentative d’exploitation a lieu en 1950, mais, asphyxiée par l’effondrement des cours de l’or et l’épuisement des réserves, la mine de la Bellière ferme définitivement en 1952.
 Les travaux miniers souterrains, constitués d’un réseau de galeries d’exploitation étendu sur une distance d’environ 2 kilomètres, ont atteint jusqu’à 170 mètres de profondeur. Cinq puits principaux desservaient les galeries. Le minerai extrait était traité sur place en usine par broyage, amalgamation puis cyanuration. 
Environ 1 million de tonnes de minerai ont été extraites et ont fourni 10 tonnes d’or. Il subsiste actuellement sur l’ancien site de la mine environ 150 000 tonnes de résidus miniers.
 
Par la suite, entre 1960 et 1990, d’importantes campagnes de prospections géochimiques semi-stratégiques ont été entreprises sans suite durable. Néanmoins, le site est inclus dans le permis exclusif de recherche de mines d’or, argent et substances connexes dit «Permis de Saint-Pierre» accordé par arrêté ministériel du 04 février 2014 pour une durée de cinq ans à la société Variscan Mines, sur une surface d’environ 386 km², portant sur les territoires de 33 communes du Maine-et-Loire.
 
Rejoignez nous sur notre page facebook : https://www.facebook.com/troglonautes
Vous avez aimé cet article, cliquez sur “j’aime”.


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Lundi 1 Octobre 2018 à 19:24 | Lu 1552 fois