Michaël Berger, troglonaute

Portrait troglodyte


J’ai rencontré Michaël il y a quelques années sur notre territoire saumurois. Il était alors en vacances loin de ses terres natales. Passionnés tous les deux par les troglos, nous avons eu de longs échanges et je rêve depuis d’aller découvrir ces drôles d’habitations qu’il a construit en pleins bois. Il a fait d’autres séjours dans la région et a rendu visite aux Troglonautes il y a moins d’un an. Troglita et moi-même avons pu en apprendre davantage sur le personnage.



Né à Shawinigan au Québec, Michaël vécu un premier temps du côté de Montréal avant de s’établir à Québec en 1983. Il étudie les Arts Plastiques, exerce les métiers d’art tels qu’ébéniste et tisserand. Il travaille également pendant 25 ans comme cuisinier et se passionne pour la photographie et surtout se consacre à l'architecture surtout dite "paysanne", bâtiments en pierres sèches, chaumières, moulins à vent et habitations troglodytiques.


Une entreprise familiale

Actuellement il développe l’ancienne exploitation paternelle et familiale avec ses frères et a participé à l'implantation et à la réalisation des premières maisons troglodytiques au Québec sur le domaine forestier d' « Entre Cîmes et Racines » (Cantons-de-l'Est).
L’entreprise touristique offre une ou plusieurs nuitées dans de petits hébergements nichés en plein cœur de la forêt non loin de la frontière américaine.
« Nous avons construit trois maisons enterrées de style différents aménagées dans leurs propres écosytèmes. L'apport de ce nouveau concept d'habitation en d'Amérique du Nord est écologique et s'intègre harmonieusement dans son milieu naturel. Bien exposée côté sud, à l'abri des vents froids du nord, l'habitation isothermique construite dans un pays nordique a besoin d'environ 37% moins de combustible pour se chauffer qu'une maison bâtie hors terre. »

Un défi de taille

Parmi ses hébergements, trois habitations sont… souterraines. Michaël a relevé un défi en s’appuyant sur les connaissances acquises en Saumurois (11 séjours à son actif en France).
Il a fallu obtenir les permis municipaux spécialement pour les constructions troglodytiques.
Deux facteurs ont permis cette implantation : premièrement le dézonage du territoire pour créer le projet touristique d' « Entre Cîmes et Racines » et deuxièmement le mode de location "à la nuitée". « Il a fallu prendre en compte les problèmes associés à ce mode d'habitation avec les droits de propriété des voisins du dessus et du dessous, et tenir compte de toutes les règlementations, de tous les travaux exigés pour consolider et rénover le patrimoine troglodytique sous un tas de paperasse et de comptes à payer. »
Les habitations ont bien entendu tout le confort nécessaire : « On y a introduit de nouvelles ouvertures, des puits de lumière, de l'électricité, de l'eau courante, du chauffage au plancher, des connections internet et tout le confort possible pour vivre agréablement sous terre. »

Un véritable troglonaute

Michaël voyage lui aussi en mode souterrain : il a séjourné dans les belles restaurations entreprises à Matera (Italie), Guadix (Espagne), Douiret (Tunisie), Oia (Grèce) ainsi qu’à… Doué-La -Fontaine.
« Je suis très favorable à la valorisation de ces habitations et j'encourage la rénovation du patrimoine troglodytique dans tous les pays. Nous pourrions sauver plusieurs habitations des ruines pour les transformer en des lieux de vie accueillants et sécuritaires, souvent bien adaptées aux conditions sociales et climatiques du pays. »
Il a bien sûr ce retour sur le passé mais Michael pense également au futur : « je n’oublie pas les nouvelles constructions troglodytiques contemporaines qui pointent le jour pour un mieux-être en ville comme à la campagne. Pour plusieurs avantages écologiques, je crois que l'architecture troglodytique sera un atout important pour le développement de l'habitation dans un futur rapproché, autant dans des régions désertiques, tropicales ou nordiques. »
Michaël guidé par instinct par cette passion, « sans trop savoir pourquoi » ajoute-t-il, poursuit l’exploration de ces régions souterraines « pour vivre des moments et des rencontres d'exception que j'essaie de d'immortaliser par la photographie. »
 
Pour l’heure il ronge son frein en attendant sa prochaine expédition en Cappadoce.
Bienvenue au club, cher Michaël.

L.T.: Eh, Michaël, quand est-ce que tu viens visiter nos grottes marocaines?

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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Mardi 26 Mars 2019 à 08:41 | Lu 600 fois