Maroc et Ramadan


Lorsqu'en fin juillet nous atterrissons au Maroc, nous sommes en plein Ramadan (ou Ramazan (arabe : رَمَضَان ). Les souks , la plupart fermés sont déserts, les médinas endormies sous la chaleur accablante, juste troublée par le chant des muezzin. Même phénomène à Aglou Plage, "kif-kif" dans nos chères grottes naturelles. quelques touristes égarés cherchent une bonne bière à Tiznit ou Taroudant, peine perdue.


Carnet de bord

Maroc et Ramadan

Durant une dizaine de jours, nous avons pu vivre le Maroc "sous influence", un pays fortement imprégné au quotidien par sa religion : que ce soit les souks déserts, les échoppes vides, les chantiers au ralenti. Jusqu'à Aglou retentissant toute la journée au son des mélopées du Muezzin et aux rendez vous reportés, à cause des horaires de prières, avec nos amis Mohammed et Brahim. 

Mais une fois que la dernière litanie est récitée, les portes des Mosquées s'ouvrent, les rues se remplissent de djellabas blanches, les femmes sont parées de leurs voiles, la vie reprend son cours. Les souks, boutiques et restaurant ouvrent leurs portes, la vie reprend de plus belle. Quant aux pécheurs d'Aftés, est ce la tempète qui a sévit des jours durant, sont ce les prières, même là l'activité se réduit au minimum.

Nous nous sommes adaptés à ce rythme qui a bercé tout mon enfance, la vacuité s'est installée, même si nous n'étions pas directement concernés. la nuit venue nous nous sommes rendus à Tiznit ville déserte pour nous attabler tardivement boire une "Harira",  soupe du Ramadan, parsemée de pois chiche et de coriandre et observer tranquillement le personnel, défilant tour à tour dans le lieu dévolu, dans l'établissement, aux rituels.


Le jeûne

Maroc et Ramadan

Le mois saint pour les musulmans, c'est à dire le jeûne est l'un des cinq piliers de l'Islam.

Au cours de ce mois, les musulmans ayant l'âge requis ne doivent ni manger, ni boire, ne pas fumer et ne pas entretenir de relations sexuelles de l'aube au coucher du soleil. ils peuvent reprendre leurs habitudes après le coucher du soleil et ce jusqu'à l'appel à la prière de as-soubh le lendemain. Ensuite, le processus recommence pour une nouvelle journée.

Le rituel journalier est à l'image de ce qui se passe à l'intérieur, dans l'esprit : suivre les enseignements de l'Islam. Doctrine et discipline exigeante, à portée ascétique et purificatrice, chacun cherche à se rapprocher ainsi de son Dieu.

Quelques groupes sont exemptés de jeûne, les personnes âgées, les maladies chroniques et mentales, les femmes enceintes, les femmes en période de menstruation et les celles allaitant leurs nouveau-nés.

Alors que le jeûne n'est pas considéré comme obligatoire dans l'enfance, de nombreux jeunes s'efforcent de s'y plier le plus de journées possibles en guise de préparation pour leur pratique future. Ainsi, « lorsque ramadan arrive, les portes du ciel sont ouvertes, les portes de l'enfer sont fermées et les démons sont enchaînés, et quiconque passe entrera au paradis." 

 


L'Islam au quotidien

Maroc et Ramadan

Ramadan c'est aussi une période où les musulmans ralentissent le rythme des affaires du quotidien. On se concentre sur la purification spirituelle. La lecture du Coran est encouragée. Certains procèdent à la récitation : ce sont les "tarawih" effectuées dans les mosquées chaque soir. A la fin du mois, la récitation de la totalité du livre peut être achevée. Mois de don et de partage, les musulmans préparent des aliments particuliers et achètent des cadeaux pour leur famille et leurs amis, pour les pauvres et les nécessiteux qui ne peuvent pas se le permettre. 

Dans de nombreux pays musulmans et non musulmans à forte population musulmane, les commerces ferment dans la soirée pour permettre aux travailleurs d'accomplir la prière et de consommer le repas de l’iftar (repas journalier du soir) ; ils rouvrent et restent ouverts pendant une bonne partie de la nuit. Les musulmans peuvent ainsi faire du shopping, manger, passer du temps avec leurs amis et leur famille. 

 

Au moment où j'écris ces quelques lignes, le Ramadan n'est plus qu'un lointain souvenir. Sur la terrasse de notre nouvelle acquisition, le "sessa mafouna", deux jeunes ados, djellabas et casquette "nike"  vissées sur la tête, me demandent la permission de faire leur prière du soir devant l'entrée, en direction de la Mecque, avant de faire la fête dans la grotte voisine d'Abdou. C'est le seul endroit possible, pour le reste le chemin est trop escarpé et trop étroit. Je les écoute, discrètement, religieusement. Il est 18 h 30, le soleil ferme les yeux et les grottes s'éveillent. 5 Novembre 2013.



Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Mercredi 6 Novembre 2013 à 12:07 | Lu 138 fois