Mada el Saleh, une autre Petra

Troglos d'ici et ailleurs


Petra, vous connaissez bien sûr. En revanche, Mada In Saleh ou Hégra vous disent-ils quelque chose ? Il s’agit d’une autre cité nabatéenne remarquable située au nord-ouest de l'Arabie saoudite, à 400 km de Médine et au carrefour entre la péninsule Arabique, la Syrie, la Jordanie et la Mésopotamie. Le site archéologique couvre près de 500 hectares et c'est le premier site du pays à être inscrit sur la liste du patrimoine mondial.


Un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco

Le site comporte des tombes monumentales aux façades décorées, datant principalement du 1er siècle avant J.C. au 1er siècle après J.C. On y trouve des inscriptions de la période pré-nabatéenne et des dessins rupestres, témoignage remarquable de cette civilisation connue grâce au site de Petra en Jordanie.

Ici, on dénombre138 tombes rupestres, dont la plupart avec des façades décorées et sculptées.
Comme à Pétra,  les bâtisseurs commençaient par le haut des façades, détruisant après chaque étape de la construction la plateforme taillée à même le grès qu'ils utilisaient pour atteindre ces hauteurs. Un échafaudage naturel, en somme. Malin, non ?

Des puits creusés dans la roche, aqueducs et un important réseau d'irrigation pour fertiliser les terres agricoles, témoignent d’une grande  maîtrise des techniques hydrauliques.

Les influences décoratives et architecturales sont variées : assyrienne, égyptienne, phénicienne, ou hellénistique. On y trouve des inscriptions dans plusieurs langues anciennes (lihyanite, thamudique, nabatéen, grec, latin). Il s’agissait d’un carrefour caravanier important durant l’Antiquité.
 

 

Un carrefour caravanier

Les premiers voyageurs européens à avoir étudié Hégra sont des frères dominicains et archéologues, Antonin Jaussen et Raphaël Savignac qui explorent le site de 1907 à 1910. Leurs travaux sont publiés dans l’ouvrage Mission archéologique en Arabie. Ils datent ainsi les inscriptions sur les tombes du Ier siècle, les plus raffinées étant celles du règne du roi nabatéen Arétas IV (de l'an -9 à l'an 40).

Cette ville est mentionnée à plusieurs reprises dans le  Coran, treize siècles avant la redécouverte de ses vestiges.

La région a connu une certaine renaissance au début du XXe siècle avec la construction du chemin de fer. Elle est alors une escale obligée pour les pèlerins musulmans faisant le hajj, qui partaient depuis Damas ou d'autres lieux au nord.
 

Un accès limité

Le site est extrêmement bien conservé car peu fréquenté pendant des siècles.

Les blocs de grès rouge au milieu du désert offrent un paysage fantastique, même si l'accès n'est pas aussi spectaculaire qu'à Petra protégé par un étroit défilé. 

Le classement au patrimoine mondial permet un début de développement touristique.
Mais si vous voulez visiter Mada in Saleh, il n’est malheureusement pas encore possible d’obtenir un visa touristique individuel, sauf invitation officielle ou personnelle, ou sinon en passant par une agence de voyage. Inch'Allah!


L.T.


 



Rédigé par Renée Frank le Dimanche 1 Novembre 2015 à 18:31 | Lu 371 fois