Le troglodytisme renaît de ses cendres

1956 : le dernier tremblement de terre en date détruit Santorin. « Patience, patience, embûche après embûche, cette montée aussi conduira à une descente ». Cette « mantinade» (poème de deux vers en dialecte) est fredonné par tous les Santoriniens. Elle révèle cet instinct de survie face à l’adversité. L’âne est l’animal roi ici, tout se fait à dos d’âne, y compris les touristes remontés sur le haut de la falaise. Modernité oblige, le téléphérique apparaît à Théra : « Down monkey ; Up, teleferic ! » scande un muletier à notre approche. Sortis de leurs « tannières » détruites, les habitants (plus de la moitié vivaient sous roche) prennent conscience de la plus-value touristique que représentent leurs « scaftas » (nos troglos). S’y adjoignent quelques étrangers amoureux , quelques propriétaires de ruines. Rajoutez un soupçon de volonté municipale et politique. La recette prend, comme à Matera en Italie. L’île s’électrifie, se restaure, se loue. L’afflux touristique devient une denrée majeure tandis que le cours de la petite tomate s’effondre.
Notes de voyage

En dessous, rien, la falaise abrupte qui plonge vers la mer. Un sentier (qui serait interdit à toute forme de circulation, arrété municipal affiché, de par chez nous) conduit à la mer et aux cabanes de pécheurs creusées. Celles construites au niveau de l’eau abrite les embarcations, le matériel de pêche. Celles situées quelques mètres plus haut abrite des habitations temporaires avec le minimum requis, une paillasse creusée dans la roche, éventuellement un réfrigérateur.
Au dessus, au delà des cinquantaines de marches à franchir, qui délimite le noman’s land des habitations, notre monde de silence, la « chape » dévolue aux touristes de passage, rues scintillantes de mille feux et mille nuits attractives, commerce oblige.
A suivre.
Mister Trog pour les textes, Lady Trog pour les images.