Les lumières de Provence (1)

De l’oubli à la résurrection : les Baux de Provence


Deux sites touristiques majeurs de la Provence attirent chaque année plus d’un million de visiteurs. Il s’agit du chateau - forteresse des Baux de Provence et des Carrières de Lumières sortis depuis peu de la pénombre de l’oubli. Le Village, l’un des « Plus beaux villages de France » compte une trentaine d’habitants dans l’enceinte, et moins de 500 sur l’ensemble de la commune a connu bien des vicissitudes dans un passé lointain. Quant aux carrières, l’arrivée du béton au début du 20ème siècle a sonné le glas de nombres d’exploitations. Destins croisés.


Remonter l’échelle du temps aux Baux de Provence

Arriver et découvrir l’éperon rocheux, premier contrefort des Alpilles, puis arpenter les vestiges de la forteresse, c’est remonter l’échelle du temps et aller à la rencontre d’un passé agité qui contraste avec le silence de ces vieilles pierres issues des carrières avoisinantes. Il y a la forteresse défensive, les traces d’un habitat ancien et ça et là des habitats sous roches, qui font écho aux troglos extérieurs discrètement abrités sous la végétation luxuriante de l’été provençal.

Une histoire mouvementée

Les murs parlent d’eux-mêmes. Des traces d'habitat ont été retrouvées et datées de 6000 ans avant notre ère comme la grotte de Costapéra, découverte en 1928. A l’époque préhistorique, la région était orientée vers le pastoralisme et l’agriculture, mais on extrayait déjà la pierre des carrières, ce qui permit à la population de se sédentariser sur cet éperon rocheux. Depuis, le site a montré ses capacités défensives au cours d’une histoire riche en péripéties guerrières. Au Moyen-Age, Les Baux devinrent la place forte d'un domaine féodal contrôlant 79 villes et villages des alentours. La forteresse fut construite du XIe au XIIIe siècle sur une vaste étendue de sept hectares. Les Princes de Provence s’y succédèrent, luttant pour la possession de ce lieu de forte convoitise, réputé pour sa cour d’amour, cultivée et chevaleresque. Le domaine s’éteint à la mort de sa dernière princesse au XVème siècle. Au cours des siècles suivants, se succèdent les chroniques d’un décin annoncé allant jusqu’à la volonté de démonter le château par notre bon roi Louis XI. Le Château et ses populations tombèrent dans l’oubli et sous le coup des prélèvements d’impôts. Mais le nom devait demeurer : en 1822,  la « Bauxite » est découverte dans le secteur par le géologue Pierre Berthier et exploitée jusqu’à épuisement, à la fin du 20ème siècle. La célébrité du site fut initiée par la venue d’artistes peintres, tel que Van Gogh et Picasso. Enfin, le tourisme mit un point final au déclin.
Les amoureux des pierres se régaleront dans la visite libre et au cours des animations estivales qui s’y déroulent. A voir et à revoir.

 

Nota Bene

Les Trogs, aidés de l’ami Serge (Serge Avrilleau), vont égrener une série d’articles illustrés par d’anciennes cartes postales, partie intégrante de la collection prestigieuse de vieux clichés recensés par notre ami spéléologue et éminent spécialiste des « trous » (cluzeaux) du Périgord. (voir sujets…)
Ainsi, sous vos yeux le site « méconnaissable » des Baux de Provence, avant restauration.

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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Jeudi 21 Septembre 2017 à 10:21 | Lu 239 fois