Les “boves” de la Roche Guyon


Située au confins de la Normandie, en contrebas des falaises de calcaire du Vexin, la commune s’enorgueillit de richesses troglodytiques. Bien sûr, il y a le célèbre escalier troglodytique du Château qui relie ce dernier au donjon, mais il y a aussi les boves, caractéristiques des villages troglodytiques de la région. Ces “boves” on les trouve aussi à Arras, où traditionnellement la craie était extraite de carrières. A Arras, les elles servirent de lieux de stockage avant d’être utilisées comme abris lors des bombardements anglo-américains de 1944 (Carrière Wellington).
A la Roche Guyon et notamment au Vétheuil ou encore à Haute-Isle, les boves étaient de longue date défensives


De la préhistoire… à l’époque actuelle

Les “boves” de la Roche Guyon
On a retrouvé des haches de silex dans les deux villages du Vétheuil et  à Haute-Isle : l’escarpement des roches a favorisé la défense de ces habitations munies de galeries étroites, faisant office d’entrées, obturées la nuit par de lourdes pierres. Vint le temps d’y pratiquer des ouvertures, fenêtres et portes, des facilités d’accès, larges sentiers à  mi-côte appelés charrières, grâce à des entailles pratiquées dans la montagne. Les boves sont toutes d’une architecture similaire : rectangulaires et orientées parallèlement à la face extérieure du rocher, elles donnaient directement sur les charrières. Les dimensions varient de 5 à 12 m de longueur, 4 à 6 mètres de largeur et 3 ou 4 mètres de hauteur. Le ciel exceptionellement en forme de dome est géneralement soutenu par des piliers en maçonnerie. Chaque demeure était constituée de plusieurs loges, parfois superposées, reliées entre elles par des escaliers et des couloirs aménagés dans la craie. Entre les loges obscures destinées à un usage de granges, de stockage de fruitiers et le sentier, de larges pièces à vivre étaient pourvues de fours et de cheminées constitués par de simples conduits.
La vallée de la Seine offre une profusion de carrières souterraines qui ont servi à la construction dans la région parisienne. Souvent réutilisées comme champignonières et abris pour les défavorisés, elles sont aujourd’hui transformées en garages ou annexes. Mais bon nombre de hameaux abritent désormais  des demeures pour retraités et résidences secondaires.
 

Un grand merci à Hélène Dubois Aubin pour sa participation!

Les charrières, situées à mi coteau desservent une succession de boves
Les charrières, situées à mi coteau desservent une succession de boves
Ce "petit reportage" a été réalisé grâce à Hélène qui revenait, il y a quelques temps, de La Roche Guyon. Hélène édite prochainement chez A'part (anciennement Cheminements) un livre  intitulé 'Légendaire cheval", dont le sous titre est : mythes, folklores et traditions. 
Nous en profitons donc pour la laisser s'exprimer sur ce portail : "Au hasard des rencontres, à la lueur de nombreuses lectures et bien sûr avec la clairvoyance des artistes, j'ai suivi la trace que bien des chevaux à travers l'histoire ont laissée dans l'imaginaire collectif. Tantôt craint, tantôt adulé; parfois maudit, souvent porté au rang des divinités, l'"équus caballus" a de tout temps tenu une place importante dans l'ensemble des croyances et des traditions populaires. En offrant sa silhouette galopante, écumante et aérienne au regard de l'homme émerveillé, l'animal a participé à la découverte et à la compréhension d'un monde aux multiples aspects ; monde sensible animé par les forces élémentaires que sont la Terre, l'Eau, le Feu et l'Air mais aussi monde suprasensible où règnent dieux et démons, mystère et magie..."


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Mercredi 5 Octobre 2011 à 12:13 | Lu 4092 fois