Le poids du passé : l’église de Parnay


L’église de Parnay est en péril. Situé sur un coteau fortement fragilisé, le bâtiment lui-même réclame de grands travaux de rénovation et de restauration. Eric Lelièvre, Maire de la commune a décidé, suivi par l’équipe municipale, d’entamer un vaste programme visant à la réhabilitation du lieu et de lancer, sans doute à la rentrée prochaine une souscription. Patrimoine et histoire se retrouvent dans ce lieu tranquille d’où l’on jouit d’un magnifique panorama sur la Loire. Fierté empreinte d’émotion de la part du Maire.


Une construction complexe

Le poids du passé : l’église de Parnay
Pas moins de sept périodes de constructions aux traces encore visibles s’échelonnent entre le 11ème et le 17ème siècles. Revenons au début, avec l’installation des moines de Saint Florent le Vieil venus se réfugier à Saumur, et un siècle plus tard, avec la création de l’Abbaye de Fontevraud (Robert d’Arbrissel 1099). Entre ces deux extrémités, la communauté villageoise de Parnay s’érige en paroisse au XIe siècle, en marquant cet évènement par la construction d’une église de dimension modeste, mais aux proportions et à l’équilibre certain. La petite église de Saint-Pierre construite en pierre de tuffeau extraite des carrières proches, appartient à ce vaste mouvement spirituel ligérien. De style roman, elle a servi de modèle à d’autres églises, dont celle de Souzay, qui lui ressemble, mais d’édification plus tardive. Cette possession d’Aubin, évêque d’Angers, montre le souci de contrôle du territoire par le pouvoir ecclésiastique (surveiller Robert d’Arbrissel ?).” 
 

La cure de l’église

Le poids du passé : l’église de Parnay
La cure, c'est la « charge d'âme », la responsabilité spirituelle d'une paroisse. Au maximum, un seul prêtre peut être curé. Pour le village, la dynamique spirituelle cotoie la dimension économique : “… il faut ajouter la cure de Parnay qui n’est pas en reste dans l’âpre compétition de la confection des vins. Sa dotation fournit des revenus particulièrement importants pour la côte saumuroise, ce que le logis de la cure accolé à l’église et dominant le village, atteste encore. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la cure de Parnay fait partie d’un ensemble bien plus vaste dépendant du chapitre de Poitiers, qui exploite le fameux clos Saint Père (ou Saint Pierre).”

La propriété viticole

Le poids du passé : l’église de Parnay
C’est que le vignoble occupe une place prépondérante qui va s’affirmer au fil du temps : “Les celliers de la cure de Parnay étaient achetés par les Hollandais au XVIIe siècle et dans la première partie du XVIIIe siècle, puis par les Anglais dans la 2ème moitié. Le curé en obtenait des prix élevés, le classant parmi les 20 à 30 producteurs les plus cotés du Saumurois et luttant ainsi à côté des seigneuries dont les moyens semblaient plus importants comme celles de Brézé ou du Petit Thouars. C’est l’homogénéité de l’ ensemble viticole qui assurait la bonne exploitation de la dotation paroissiale du curé, la part de dîme dans ses revenus y était par contre quasiment inexistante. Une soigneuse gestion, occupée dès le XVIIIe siècle à regrouper des lots éclatés, à Parnay ou à Souzay procurait entre 1500 et 3000 livres de revenus en moyenne pour les années 1770, entre 2 et 3000 livres de revenus pour les années 1780. Deux négociants, travaillant pour les courtiers étrangers, achetaient l’ensemble du cellier de la cure.”
A la révolution, la vente des biens nationaux est de mise : “Pour Parnay, c’est la famille Targé qui s’empare des meilleurs lots, tandis que François Charruau, un vigneron assure passagèrement l’exploitation du temporel de la cure de Parnay, c'est-à-dire « maisons, cour, jardin et un quartier de vigne pour l’année 1793, c'est-à-dire à partir du 24 août ».

Petit village vigneron, Parnay petit village tranquille. L’Eglise est le témoignage vivant de son histoire passée, entre vignoble et troglos. La restaurer et la “conforter” c’est aussi préserver sa mémoire. Mais cela représente un investissement et un coût énorme pour la petite commune (“Une église au bord du gouffre\\\\\\").
Restent les travaux de confortement sous l’église, dont la plus grosse partie sera assurée par les propriétaires privés (Pisani, Charruau et Dézé).
 
A suivre…
 
Sources : document pdf (http://www.villesvillagesvignerons.com )
Ilustration sonore : Hicham Chahidi" http://www.musicscreen.be
 
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Le poids du passé : l’église de Parnay


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Lundi 6 Mai 2013 à 07:48 | Lu 909 fois