Un vestige de la Guerre Froide
Un escalier roulant vertigineux vous emmène à grande cadence dans les sous-sols de la ville : rampes de bois et lampes ouvragées offrent une perspective affolante à cette quadruple descente mécanique ( jusqu'à 126 m de long à la station Park Podevy). On s’enfonce toujours plus vite, toujours plus profond avec parfois un palier intermédiaire : une ligne par niveau. Le RER, c’est un labyrinthe de souris à côté de ces grands boulevards souterrains qui descendent à vive allure sous la terre. Ces stations si profondes étaient destinées à servir d’abris anti atomiques pendant la Guerre Froide…
Ce qui frappe aussi, c’est l’ingéniosité du réseau et de ses artères : Les entrées de métro se font souvent par de vastes rotondes soutenues par des piliers ouvragés : parfois des couloirs aux courbes douces, mais aucun d’angle brusque. Surtout des lignes droites aux perspectives vertigineuses . Les escalators puissants descendent à grande vitesse directement vers une plateforme centrale : cette galerie, très décorée et ornée d’arcades sur toute sa longueur, s’ouvre de part et d’autre sur les deux quais de la ligne (indiquée par un numéro et une couleur), où se croisent les directions opposées. C’est extrêmement simple. Pas de méandres, ni de couloirs inutiles : le trajet est systématique : rotonde d’accès - escalators – galerie centrale – quais latéraux – rame de métro, et idem à l’arrivée dans le sens opposé. La cadence des rames est également spectaculaire, 41,6 km/h en moyenne. 35 secondes entre deux rames aux heures de pointe, qui roulent très vite dans les tunnels, ce qui est rendu possible du fait que les stations sont très espacées ( 1800m en moyenne). Pour monter et descendre, pratiquement aucun escalier autre que mécanique qui ralentirait la cadence. A côté, le métro parisien est un escargot en promenade. Ce rythme effréné et ces couloirs rectilignes permettent un transit d’une efficacité spectaculaire : chaque rame se vide et se remplit sans heurt, évacuée ou aspirant ses usagers par la plateforme centrale : celle-ci crache ensuite sa foule vers les escalators ronflants, vers le haut pour la sortie, vers le bas si vous êtes en transit. Une dame dans une petite guérite au pied des rampes des escalators veille à leur bon fonctionnement. Les changements de ligne se font aussi avec aisance même à l’heure de pointe, par de spacieux couloirs aux murs blancs, qui sont eux plutôt à l’ambiance monacale : peu de publicité dans ces sous-sols, mais des fresques à la gloire du peuple russe. Revue de détails sur la ligne circulaire, la ligne Koltsevaïa.
Ce qui frappe aussi, c’est l’ingéniosité du réseau et de ses artères : Les entrées de métro se font souvent par de vastes rotondes soutenues par des piliers ouvragés : parfois des couloirs aux courbes douces, mais aucun d’angle brusque. Surtout des lignes droites aux perspectives vertigineuses . Les escalators puissants descendent à grande vitesse directement vers une plateforme centrale : cette galerie, très décorée et ornée d’arcades sur toute sa longueur, s’ouvre de part et d’autre sur les deux quais de la ligne (indiquée par un numéro et une couleur), où se croisent les directions opposées. C’est extrêmement simple. Pas de méandres, ni de couloirs inutiles : le trajet est systématique : rotonde d’accès - escalators – galerie centrale – quais latéraux – rame de métro, et idem à l’arrivée dans le sens opposé. La cadence des rames est également spectaculaire, 41,6 km/h en moyenne. 35 secondes entre deux rames aux heures de pointe, qui roulent très vite dans les tunnels, ce qui est rendu possible du fait que les stations sont très espacées ( 1800m en moyenne). Pour monter et descendre, pratiquement aucun escalier autre que mécanique qui ralentirait la cadence. A côté, le métro parisien est un escargot en promenade. Ce rythme effréné et ces couloirs rectilignes permettent un transit d’une efficacité spectaculaire : chaque rame se vide et se remplit sans heurt, évacuée ou aspirant ses usagers par la plateforme centrale : celle-ci crache ensuite sa foule vers les escalators ronflants, vers le haut pour la sortie, vers le bas si vous êtes en transit. Une dame dans une petite guérite au pied des rampes des escalators veille à leur bon fonctionnement. Les changements de ligne se font aussi avec aisance même à l’heure de pointe, par de spacieux couloirs aux murs blancs, qui sont eux plutôt à l’ambiance monacale : peu de publicité dans ces sous-sols, mais des fresques à la gloire du peuple russe. Revue de détails sur la ligne circulaire, la ligne Koltsevaïa.
Décors baroques et réalisme soviétique
Je rejoins donc la ligne circulaire à la station Kievskaya. Je suis accueillie par une fresque de mosaïque célébrant la réunification de la Russie et de l’Ukraine… La plupart des stations ont été construites dans les années 1950, même si la première ligne date de 1935. On nage en plein réalisme socialisme.
Au plafond et le long des murs aussi, ce qui frappe, c’est la somptuosité des luminaires : lustres de cristal, dômes de verre, appliques décorées, cloches ouvragée, ferronnerie aux décors multiples. La lumière, souvent si froide dans tous les métros du monde, apporte en ces profondeurs un précieux halo mordoré de décor versaillais. Les ors souterrains s’offrent désormais au regard du peuple des travailleurs post soviétiques.
Les motifs sont un mélange d’Art Déco tardif et de néo XVIIIème, où le réalisme soviétique se dispute avec le néo byzantin aux accents d’Yvan le Terrible et au Baroque petersbourgeois. Tous ces décors plus somptueux les uns que les autres sont comme un hymne aux arts décoratifs : ferronnerie, vitraux, céramiques, mosaïques, stucs, mais aussi sculptures et fresques virtuoses. Dans la galerie centrale, des cartouches peints égrainent des scènes bucoliques dans un décor symboliste. Les lustres semblent sortir de chez Lalique ou de chez Daum… Les bancs aux volutes de marbre ne sont jamais assez beaux pour ce peuple laborieux…
Je descends à Krasnopresnenskaya pour admirer les mosaïques et la grande fresque au fond de la galerie. Plus loin, à Novoslobodskaya ce sont 32 vitraux polychromes qui retracent l’histoire du socialisme soviétique. Plus loin, les décors de porcelaine rivalisent avec la céramique ou le stuc qui décorent les vestibules de chaque station.
A la station Komsomolskaia, on se croirait carrément dans un palais baroque de St Petersbourg, si les escalators n’apportaient pas leur touche de modernité à ces plafonds peints décorés de stucs.
Une fresque en hommage à Lénine au détour d’un vestibule de transit rappelle que ces décors somptueux sont construits comme un hommage au peuple : c’est d’ailleurs le sujet de tous ces éléments de décors : paysannes en costumes traditionnelles ; champs de fleurs et scènes de moisson, mais aussi à la gloire de l’industrie : ouvriers casqués ; machines-outils, usines, chantiers en effervescence et chaudrons se parent des ors de la mosaïque et des reflets mystiques du vitrail. L’hymne à l’Histoire et les scènes de guerres ne sont pas en reste. On retrouve partout l’imagerie de la nouvelle religion communiste et l’hagiographie de ses héros et de ses chefs.
à suivre, avec un petit diaporama illustratif.
Lady Trogskaya.
Au plafond et le long des murs aussi, ce qui frappe, c’est la somptuosité des luminaires : lustres de cristal, dômes de verre, appliques décorées, cloches ouvragée, ferronnerie aux décors multiples. La lumière, souvent si froide dans tous les métros du monde, apporte en ces profondeurs un précieux halo mordoré de décor versaillais. Les ors souterrains s’offrent désormais au regard du peuple des travailleurs post soviétiques.
Les motifs sont un mélange d’Art Déco tardif et de néo XVIIIème, où le réalisme soviétique se dispute avec le néo byzantin aux accents d’Yvan le Terrible et au Baroque petersbourgeois. Tous ces décors plus somptueux les uns que les autres sont comme un hymne aux arts décoratifs : ferronnerie, vitraux, céramiques, mosaïques, stucs, mais aussi sculptures et fresques virtuoses. Dans la galerie centrale, des cartouches peints égrainent des scènes bucoliques dans un décor symboliste. Les lustres semblent sortir de chez Lalique ou de chez Daum… Les bancs aux volutes de marbre ne sont jamais assez beaux pour ce peuple laborieux…
Je descends à Krasnopresnenskaya pour admirer les mosaïques et la grande fresque au fond de la galerie. Plus loin, à Novoslobodskaya ce sont 32 vitraux polychromes qui retracent l’histoire du socialisme soviétique. Plus loin, les décors de porcelaine rivalisent avec la céramique ou le stuc qui décorent les vestibules de chaque station.
A la station Komsomolskaia, on se croirait carrément dans un palais baroque de St Petersbourg, si les escalators n’apportaient pas leur touche de modernité à ces plafonds peints décorés de stucs.
Une fresque en hommage à Lénine au détour d’un vestibule de transit rappelle que ces décors somptueux sont construits comme un hommage au peuple : c’est d’ailleurs le sujet de tous ces éléments de décors : paysannes en costumes traditionnelles ; champs de fleurs et scènes de moisson, mais aussi à la gloire de l’industrie : ouvriers casqués ; machines-outils, usines, chantiers en effervescence et chaudrons se parent des ors de la mosaïque et des reflets mystiques du vitrail. L’hymne à l’Histoire et les scènes de guerres ne sont pas en reste. On retrouve partout l’imagerie de la nouvelle religion communiste et l’hagiographie de ses héros et de ses chefs.
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