Le Trogloscope

Focus


Août 2014, nous partons à destination du Maroc. Et, en route, on se dit : “et si on s’arrêtait à Limoges, pas pour la blanche porcelaine, mais pour ses trésors souterrains?
On ne s’est jamais arrêté... Ça sera pour la prochaine fois, à moins que l’on parte en expédition… N’empêche que la destination vaut le détour, alors les Togs ont enquêté…


Limoges souterraine

Le Trogloscope
“Le sous-sol du vieux Limoges et de certains secteurs périphériques est truffé de galeries, salles voûtées, aqueducs et puits en tous genres. On parle de deuxième ville. En effet, le sous-sol de Limoges est constitué d'une roche appelée "tuf". C'est un granite arénisé, pourri, facilement creusable (la pioche y suffit) mais toujours aussi ferme et stable. Cela va donc grandement favoriser le développement des caves et autres cavités. La surface du château, ou de la cité, à l'intérieur des remparts n'est pas très grande pour une population malgré tout nombreuse (on atteint parfois des concentrations de 600 à 700 personnes à l'hectare !). Les époques d'insécurité successives ont freiné le développement extra-muros de la ville.  De plus, les techniques de l'époque ne permettent pas la construction d'édifices à plusieurs étages et se pose alors rapidement un problème crucial de place.  A partir du 10ème siècle, les particuliers ont creusé de vastes caves qui communiquaient entre elles. Elles servaient à conserver les aliments et à s'abriter des dangers extérieurs. Les souterrains de la Règle appartenaient à l'Abbaye féminine de La Règle, aujourd'hui détruite.  Dès lors, le processus est lancé, les caves s'agrandissent, se modernisent (cavités spécifiques tels que bacs ou fours, puits, aération, distribution d'eau...), un deuxième, voir un troisième niveau apparaissent. Des galeries se creusent, reliant telle cave à telle autre. Les réseaux s'agrandissent au point de former une véritable ville souterraine. Les gens y circulent, y travaillent, y stockent et y vivent même parfois.  Les caves, creusées jusque sur trois niveaux, permettent d'entreposer des marchandises, de développer des ateliers dans les étages  les plus hauts (voir même des lieux d'habitation !). On trouve également des accès à des puits permettant l'approvisionnement en eau, même durant les sièges. Approvisionnement complété par les nombreux aqueducs, dont certains construits dès l'époque romaine et qui alimentent les puits et les diverses fontaines de la ville.  Il y a de nombreuses raisons à la disparition progressive, ou au cloisonnement des réseaux souterrains. Le fait même que les caves soient reliées entre elles va engendrer des problèmes de voisinage. Mais peut-être ne faut-il pas voir tout en noir. Aujourd'hui, certains prennent conscience de l'importance de sauvegarder et de conserver ce qui reste de ce patrimoine. Des gens les visitent, les cartographient, les répertorient. On trouve désormais des personnes qui les restaurent, les déblaient dans le but de les faire visiter et de permettre ainsi au plus grand nombre de découvrir cet incroyable Limoges souterrain. A suivre de près… avec les souterrains de la Règle.    


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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Lundi 29 Septembre 2014 à 08:51 | Lu 213 fois