Le Patrimoine en marche (1)

En France, Méocq dans le Poitou


Les Journées européennes du Patrimoine célébrées il y a quelques semaines ont offert l’opportunité de découvrir des sites qui ne sont pas toujours accessibles en temps normal. C’est aussi l'occasion d'approcher le travail réalisé par nombre d’associations soucieuses de la préservation et de la restauration de lieux chargés d’histoire. « La culture ne s'hérite pas, elle se conquiert. » disait André Malraux en 1935.
C’est à cette occasion que notre chère Troglita (alias C.) a pu se rendre à Méocq sur une ancienne carrière comme il en existe beaucoup dans le coteau calcaire situé à mi-chemin entre Vendeuvre-du-Poitou et Marigny-Brizay. Notre reporter a parcouru un lieu étonnant qui tient de la carrière et du souterrain-refuge.


Une carrière multi-fonction

« La  Carrière de Meocq (Crétacé turonien) au nord de Poitiers s’est ouverte au public pour les journées du Patrimoine sous le couvert de l'association «  les amis de la Pallu ».
Monsieur Roger Linsolas, Président de l'association me reçoit et me guide dans cette ancienne exploitation d’extraction de tuffeau qui remonte au 18ème siècle, transformée en champignonnière jusque dans les années 1970. Le propriétaire de la carrière , adhérent de l'association, a alors pris la décision de confier le site à celle-ci et d'en assumer la valorisation (8-10ans). Remise aux normes afin de recevoir du public, il s'y déroule depuis des manifestations telles que expositions, Marché de Noël, manifestations pour les enfants, centre aéré… »

Surprises d'antan

Diverses traces attestent de la rencontre étonnante entre la carrière de pierre et un souterrain-refuge. « On imagine que les carriers sont venus prélever la pierre et sont tombés accidentellement sur un souterrain situé juste au-dessus du front de taille », avance Françoise Vincent en montrant du doigt le boyau sans plancher qui serpente au plafond d'une des salles de la carrière. Le réseau souterrain qui court sous l’exploitation a manifestement servi d'abri. On a détecté la présence de cachettes de survie temporaires, de puits, de cheminées, de fours à pain, ainsi que de nombreux graffitis et de visages gravés.
Sur le site, un silo a été reconstitué à des fins pédagogiques : on y démontre les effets de la fermentation des graines et la façon de l’utiliser : les divers procédés physiques et biologiques sont expliqués ainsi que la capacité du grain à germer, en particulier l’épeautre, couramment utilisée au Moyen-Age.

Questions en suspens

Ce qui est sûr, c'est que ce refuge date au moins du XIVème siècle. « L'épée qui est gravée dans la paroi juste avant la sortie éboulée a été identifiée comme un modèle typique de la période 1370-1400 », explique Georges Elias, ancien Président de « La Pallu ».
Non loin de là, à Marigny Brizay, une chapelle souterraine a été découverte et on a mis en évidence une petite salle en arc de cercle d’ environ 2 mètres de haut, et dont la présence de piliers reste mystérieuse : un pilier carré évidée en croix et garni de nombreuses niches, un pilier rond sur une base carrée ainsi qu'un troisième pilier. Particularité de la chapelle : on y pénètre uniquement par le sol… un trou de 43 cm de diamètre qui débouche sur une galerie qui court sous 3 propriétés…

Partout en France près de 17 000 monuments ont ainsi ouvert leurs portes et proposé plus de 26 000 animations pour cette 35ème édition des Journées Européennes du Patrimoine. Et à l’étranger ?
Sans attendre les Journées Européennes, il y a quelque temps, les Trogs sont partis à la découverte du Patrimoine souterrain espagnol…  A suivre.

Photos et sujet : Troglita, Chantal Bouin

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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Jeudi 11 Octobre 2018 à 11:11 | Lu 497 fois