La « mine d’or »


Les Trogs sont comme les fouines, toujours prêts à débusquer la moindre information. Chacun a sa spécialité : Lady Trog et la littérature. Là, Troglyta nous a ramené une « mine d’or ». Il s’agit d’un ouvrage : « Les mots des mines et carrières du Maine-et Loire » écrit par Gérard Linden et publié anciennement par « Cheminements » (aujourd’hui l’Apart).


La « mine d’or »

Un dictionnaire ?

Depuis des siècles, le sous-sol angevin a été exploité par ses habitants. Et le français a été aussi exploité pour désigner les métiers et traditions de la mine. Illustré de dessins et de cartes postales anciennes, ce dictionnaire mêle noms communs et noms propres, articles de simple définition et mises au point encyclopédiques : ardoise, falun, granit, houille… Le dictionnaire est effectivement une forme d’exposition qui convient à la curiosité du lecteur et à nos connaissances, nécessairement parcellaires, relatives à des réalités passées.
C’est la tâche à laquelle s’est attaché Gérard Linden dans cet ouvrage particulièrement riche, que les Trogs vous conseillent vivement de vous procurer.
En attendant nous vous proposons une petite histoire extraite de l’ouvrage.

Anecdote

"Un carrier fit un jour avec ses camarades le pari qu’il était capable de transporter une barraude rien qu’avec ses bras et sans locomotion de Montsoreau jusqu’à Chinon, distante d’une quinzaine de kilomètres. Une barraude pesant près de 100 kilos, ses compagnons ne l’en crurent pas capable et tinrent l’enjeu à hauteur de 200 frs. Les carriers, pour déplacer un bloc de tuffeau de quelques mètres, le mettaient debout sur sa plus grande longueur et le faisaient pivoter d’un côté à l’autre sur ses angles.
Le carrier commença son trajet en laissant glisser le bloc, de la carrière, située à mi-coteau, jusqu’au bord de la Loire. Puis il s’engagea sur la route en faisant avancer le bloc suivant la technique décrite ci-dessus. Evidemment, à chaque mouvement oscilatoire, la roche tendre s’effitait petit à petit sur le chemin. Tant et si bien qu’arrivé à Candes, deux kilomètres après son départ, le bloc avait perdu la moitié de son poids et que deux kilomètres après, à Saint-Germain sur Vienne, il ne pesait plus que trente kilos. Le carrier posa alors le bloc sur son épaule et reprit sa route vers Chinon. Sachant qu’un tel poids ne l’empècherait pas d’atteindre la capitale, ses compagnons l’arrétêrent là, en avouant qu’il avait gagné son pari
."

Barraude : piere de tuffeau qui servait dans la construction, et dont les dimensions étaient de 35X60X25
 
"Les mots des mines et des carrières du Maine et Loire" de Gérard Linden, verbicrusciste patenté, éditions cheminements, 23 euros.
 
La « mine d’or »


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Samedi 1 Décembre 2012 à 08:15 | Lu 420 fois