La SFES, 50 ans !

43ème congrès à Villeneuve-sur-Lot


Après une année 2020 sans congrès pour cause de pandémie , les membres de la SFES ont enfin pu se retrouver pour un congrès ‘en présentiel’ à Villeneuve-sur-Lot en Lot-et-Garonne du 15 au 19 juillet. 35 participants venus de toute la France ont pu échanger sur le patrimoine souterrain artificiel au cours des conférences et lors des visites de sites. Chef d’orchestre de ces trois journées, Jean-François Garnier n’a pas ménagé sa peine pour recevoir tout ce petit monde malgré les contraintes imposées par la crise sanitaire. La Troglothèque était également représentée par plusieurs de ses membres.


Comme de coutume, deux matinées consacrées aux conférences ont transporté les participants dans un voyage à travers les quatre coins de France. Les souterrains aménagés furent particulièrement à l’honneur cette année avec notamment une présentation du souterrain de Saint-Cicault (Maine-et-Loire) à l’architecture remarquable et dont le toponyme a entraîné les auteurs, J. et L. Triolet, sur les traces ténues de ce Saint venu de l’est de la France. Le sondage réalisé par le Groupe de Recherches Archéologiques de la Loire sous la direction d’Eric Clavier dans l’entrée du souterrain de Méranges dans les monts du Forez (Loire) n’a certes pas permis de solutionner définitivement l’énigme qui entoure les souterrains annulaires mais a permis de confirmer le lien fort entre ces souterrains et l’habitat de surface et le milieu rural. Les autres présentations se sont également attardées dans le Lot-et-Garonne avec une présentation de L. Stevens sur le souterrain de Cardonnet dont les voûtes à double pente sont caractéristiques des souterrains de la région ;  dans les Mont du Lyonnais, à Saint-Symphorien-sur-Coise, où une galerie de captage d’eau présentée par Jean-Philippe Degletagne (OCRA) pose de nombreuses questions ; ou encore dans l’Aisne, avec une présentation par D. Montagne sur la redécouverte de la porte Saint-Georges de Laon. Ce tour de France ne serait pas complet sans une présentation qui a particulièrement marqué les participants sur l’expérience récente de creusement d’un silo dans du tuffeau et de conservation du grain menée par Georges Elias et ses collègues des Amis de la Pallu dans une carrière souterraine de la Vienne.
 
 

Côté visites, Jean-François Garnier a mis les petits plats dans les grands avec de nombreuses visites afin de permettre aux participants de découvrir toute la diversité des sites souterrains du Lot-et-Garonne. Au menu, des cluzeaux défensifs de falaise tels que la falaise de Bernou qui se répartit sur trois niveaux successifs ou le petit cluzeau de Sabaté qui conjugue un habitat troglodytique et un cluzeau aérien défensif. Les souterrains aménagés faisaient partie du programme. Côté grotte aménagée, la visite près de Saint-Salvy d’une grotte dont le sol a été perforé de plus de dix silos (certains dotés d’un rebord, d’autres non) est particulièrement intéressante et soulève la question du type de denrées qui était stockée dans ces grandes cuves rupestres. Finalement, la journée du samedi a mené les participants au sud du département à la découverte d’une des deux chapelles troglodytiques du département dans un petit coteau.

Durant ces trois jours, les congressistes ont non seulement pu découvrir les richesses du sous-sol du Lot-et-Garonne, mais aussi la beauté et la variété des paysages avec notamment les vallées du Pays de Serres dont les coteaux calcaires aplatis bordés de petites falaises abritent de nombreuses grottes aménagées et tout au sud la plaine Landaise et sa forêt ancrée dans le sable mais sous lequel on trouve des coteaux rocheux ayant permis le creusement de troglodytes. Plus au nord, les grès molassiques relativement faciles à creuser ont facilité la réalisation de nombreux souterrains et ont permis la réalisation de beaux ensembles à l’architecture soignée.

Ce congrès a permis de montrer la vitalité de la SFES malgré la pandémie et l’annonce tardive du congrès. A cinquante ans, la SFES reste active et continue de faire vivre l’héritage transmis par les pères de l’archéologie souterraine. Les défis restent cependant importants face à un vieillissement des effectifs, un déclin assez généralisé des activités associatives en France et l’impact de la crise qui est venu perturber nos vies et nos habitudes.
 
Luc Stevens

(TEXTES ET PHOTOS)


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Vendredi 6 Août 2021 à 19:51 | Lu 607 fois