La Cueva Pintada, Grande Canarie

Culture souterraine


Parmi les sites archéologiques les plus importants de l’île de la Grande Canarie, celui de la Cueva Pintada, la cave peinte, révèle de mystérieux signes polychromes sur les parois d’une grotte à vocation cultuelle, creusée dans le tuf volcanique de l’île.


Galdar

 Le site archéologique, découvert en 1873, est situé dans les faubourgs de la ville de Galdar, au nord de l’île. Une ambiance cubaine ou mexicaine, avec un paseo, des églises baroques et des rues rectilignes aux façades peintes. Sous la ville des Conquistadores se situe la cité des populations autochtones précolombiennes. Sous un hangar géant bien aménagé, des passerelles de bois passent au-dessus des lieux de fouilles pour aboutir à la cave peinte protégée par une vitrine du fait des dégradations de l’air ambiant. Ascenseurs, écrans multimedia, le musée archéologique a fait l’objet d’importants aménagements qui ont permis la réouverture du site en 2006, en présence  du roi d’Espagne.

Un village de Guanches

 Tout au  long de la pente en bordure de ravin, s’étageaient les foyers  et les entrepôts : les maisons sont construites semi enterrées dans la pente même, après que la forme du pourtour de la maison a été décaissée dans le sol. De forme circulaire ou légèrement ovale, appareillées en tuf et en basalte, puis couvertes d’un toit de dalle de pierre végétalisé par un revêtement de terre, ces huttes entouraient une grotte particulière dont les murs furent peints dans un but cultuel encore aujourd’hui mystérieux. Mais qui était donc la population qui vivait ici ?
Les Guanches, ainsi nommés par les Portugais qui débarquèrent à Ténérife, vivaient de façon très hiérarchisée. Il s’agit en fait d’un terme générique pour désigner les populations probablement d’origine berbère disséminées sur l’île. Les nobles disposaient des connaissances rituelles et pratiquaient donc cet art pariétal, dont la signification est sans doute ici attachée à un calendrier astronomique.
 

Des décors géométriques polychromes

 Les parois de la grotte étaient préparées, soigneusement lissées avec un badigeon d’argile et humidifiées pour une meilleure adhésion. Les signes étaient peints à la main ou avec un pinceau en jonc ou en poil de chèvre. Les formes géométriques, cercles, triangles ou carrés, étaient colorées en ocre rouge, à la chaux blanche ou  laissés naturels, et devenus noirs par obscurcissement du tuf. Ces décors polychromes ne se retrouvent nulle part ailleurs sur l’île. Distribués selon un ordre basé sur le chiffre 12, ces idéogrammes ont peut-être une fonction de calendrier lunaire ou solaire. La grotte peinte avait donc une fonction rituelle probablement liée au culte des ancêtres de ces tribus précolombiennes.
 
 

Risco caido

Ces décors purement abstraits sans représentation figurative sont à rapprocher de ceux, moins connus, de la  grotte de Risco Caido, située près de Artenara an centre de l’île, où le soleil pénètre par un trou et vient éclairer des signes distribués circulairement dans la cavité au plafond en forme de dôme. Une horloge ou un calendrier solaire ?
Les grottes des îles Canaries garderont encore longtemps  leurs mystères…
A suivre…
 
L.T.


www.cuevapintada.com
riscocaido.grancanaria.com
 

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Rédigé par Renée Frank le Samedi 1 Octobre 2016 à 08:57 | Lu 298 fois