La géologie du Tassili n'Ajjer
Le Tassili n' Ajjer (72 000 km2) est inscrit depuis 1982 en tant que Parc culturel au patrimoine mondial. Tassili signifie plateau en tamahaq. Classée également réserve de biosphère, cette région abrite des espèces en voie de disparition tels que le mouflon à manchettes. Le sol y est composé de grès, couches superposées de vase et de sable solidifiés, issus des mers qui couvraient la totalité du plus grand désert du monde. Les paysages fantastiques sont le résultat de l'érosion depuis des millions d'années (grès fluviatiles du Paléozoïque de plus de 450 millions d'années) : pluies rares mais violentes, vents et surtout forts écarts de température entre le jour et la nuit ont forgé des paysages lunaires où des formations de grès fortement érodées s'élèvent dans des paysages de dunes, tels des ruines d'anciennes forteresses du désert.
Les pierres éclatent littéralement par l'effet de ces variations brutales jusqu'à devenir poussière de sable. Ce phénomène d'érosion s'appelle la cryoclastie ou encore la gélifraction.
Bubales et autres bestioles
Outre ces paysages d'une beauté exceptionnelle, la région abrite plus de 15.000 témoignages de l'art pariétal.
Les peintures rupestres sont innombrables dans l'Oued Djerat et sur le plateau de Sefar. Elles datent de 9000 à 10 000 ans et témoignent du fait que le Sahara était autrefois une contrée verdoyante et fertile. En effet, parmi les représentations d'animaux, nombreux sont les dessins de troupeaux de bovins menés par des bergers. Il y a plusieurs milliers d'années vivaient ici des hommes qui ont laissé la trace de leurs préoccupations quotidiennes, telles que des scènes de chasse, de danse et de prière.
Après avoir relevé les peintures du Tassili du Hoggar en 1956–1957, le paléontologue Henri Lhote entreprend en 1959 de faire l'inventaire des gravures de l'Oued Djerat, découvertes en 1932.
Les savants ont identifié trois périodes de représentations artistiques : la plus ancienne est dite bubaline ( du boeuf sauvage Bubale disparu il y a 6000 ans). Elle se caractérise par un trait large et profond, souvent poli. Les représentations sont plus grandes que nature. On y trouve des girafes de 8m de haut! On y trouve aussi des éléphants, des hippopotames, rhinocéros ou autruches. Les humains ne sont pas en reste avec des caractéristiques sexuels hypertrophiés. Ils portent souvent des masques de chasse.
Des chasseurs artistes
La dernière période, dite bovidienne, correspond à l'apparition de l'élevage, puis à celle du cheval ( période caballine). La peinture est essentiellement à base d'ocre rouge, associée au blanc pour mettre en valeur les détails comme les cheveux ou les vêtements.
Une polémique récente a cependant entaché les recherches relatives au site. En effet, à la fin des années 1990 et 2000, de nouvelles études corroborées par l'aveu d'un ancien membre de l'équipe archéologique, ont démontré qu'une partie des œuvres sont des faux réalisés lors des fouilles menées par Henri Lhote, sans que ce dernier n'en soit informé.
Un lieu cependant exceptionnel où nous rêvons de nous rendre bientôt. Inch' Allah!
L.T.
Bibliographie
"Sahara d'Algérie, Les paradis inattendus", est le catalogue de la très belle exposition qui a eu lieu au Museum d'Histoire Naturelle à Paris, dont le commissaire est le brillant Hubert Bari, un ami de Lady Trog.
Mister Trog : "Bon, c'est quand qu'on part?"
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