Je vous écris d'Aglou…


Tiens donc, Lady Trog se laisse aller et évoque ses états d'âme, que je m'empresse de publier. L'exercice me plait, alors, je ne vais pas me priver non plus. Vous découvrirez ainsi ce qui nous a poussé l'un et l'autre dans cette nouvelle aventure.


Entre vagues et dunes

D'un côté, l'océan, de l'autre, les dunes, voilà ce qui t'attend à Aglou-plage, et particulièrement au lieu dit "Boumensour". C'est ce qui m'a sauté, pris à la gorge, dès mon arrivée. Imagine, noble voyageur, ce coteau, véritable espace-temps, pris entre l'immobilisme apparent des dunes annonciatrices d'un désert proche, et les chevauchées ininterrompues des chevaux de l'Apocalypse qui tentent désespérément de partir à l'assaut du sable. Bruit, fureur et colère d'une part, silence, apaisement et quiétude  de l'autre. Entre les deux, la frontière naturelle de la falaise, habitée, abritée par l'homme-fétu de paille, soumis aux lois dictées par Dame Nature impose sa loi : les chevaux de mer viennent inlassablement mourir à ses pieds, l'homme se bat, survit, passe, devient poussière. Parfois, insufflé par l'esprit du nord ou du sud, les dunes s'ébrouent, le ciel devient opaque, l'homme-poussière se fige, impuissant du haut de sa technologie à toute épreuve.
Ici, dans cet enfer grondant, je trouve ma solitude. Ici, je retrouve mes souvenirs d'enfant, où bercé par la fureur des flots, je m'endors paisiblement : comme il y a une cinquantaine d'années ; un peu plus au nord. Chaque déferlante brise ma mémoire et les éclats remontent par bribes à la surface, s'échouant sur le sable mouvant de ma conscience. je deviens à mon tour falaise, conscient de ma fragilité entre vagues et dunes.


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Dimanche 12 Janvier 2014 à 07:08 | Lu 165 fois