Zantig, mémoire et murmures
L’Ile aux Lapins, au large de la Grève Blanche à Trégastel dans les Côtes d’Armor, fut le refuge d’un homme solitaire appelé Zantig, de son vrai nom Alexandre Marie Lefebvre (1893-1968). C’est un personnage de la mythologie locale, encore bien vivant dans le souvenir des anciens, et dont les tatouages étranges effrayaient les enfants. Aujourd’hui, on dirait de lui qu’il est un « marginal ». Il se voyait en homme libre, hostile à la modernité. Sa cabane était un rempart qui protégeait un mode de vie en rébellion contre son époque.
A marée basse, vous gagnez l’île à pied, dominée par deux gros rochers en forme de poisson, qui autrefois n’en formaient qu’un seul. Né il y a 300 millions d’année, ce paysage de chaos granitique s’est adouci au fil de l’érosion du vent et de la mer ( cf les autres articles sur le sujet). Sur l’un d’eux, on trouve aisément les traces d’une construction adossée à la paroi. Habitat semi troglodytique ? Sans nul doute. Zantig avait en effet monté un mur composé de moellons de granit, de briques et de parpaings devant le rocher qui lui faisait office de toit. Un auvent naturel servait à abriter le matériel de pêche. Une porte et une seule fenêtre. A l’intérieur, les traces d’une cheminée. De nombreuses photos le représentent devant sa maison ou fanfaronnant devant les photographes. Il vivait de la pêche, chassait le phoque… et le lapin.
A quoi pensait Zantig, lorsque, à marée haute, isolé du continent, ou par les soirs de tempête, il contemplait les flots bretons? Seul sur son promontoire balayé par les vents, ou camouflé sous son rocher comme un gros crabe : se sentait-il un misérable pêcheur dans son abri de fortune, ou bien le roi du monde dans un palais de granit?
A marée basse, vous gagnez l’île à pied, dominée par deux gros rochers en forme de poisson, qui autrefois n’en formaient qu’un seul. Né il y a 300 millions d’année, ce paysage de chaos granitique s’est adouci au fil de l’érosion du vent et de la mer ( cf les autres articles sur le sujet). Sur l’un d’eux, on trouve aisément les traces d’une construction adossée à la paroi. Habitat semi troglodytique ? Sans nul doute. Zantig avait en effet monté un mur composé de moellons de granit, de briques et de parpaings devant le rocher qui lui faisait office de toit. Un auvent naturel servait à abriter le matériel de pêche. Une porte et une seule fenêtre. A l’intérieur, les traces d’une cheminée. De nombreuses photos le représentent devant sa maison ou fanfaronnant devant les photographes. Il vivait de la pêche, chassait le phoque… et le lapin.
A quoi pensait Zantig, lorsque, à marée haute, isolé du continent, ou par les soirs de tempête, il contemplait les flots bretons? Seul sur son promontoire balayé par les vents, ou camouflé sous son rocher comme un gros crabe : se sentait-il un misérable pêcheur dans son abri de fortune, ou bien le roi du monde dans un palais de granit?
La "maison de Zantig" accolée au rocher
Zantig dans son intérieur
Le rocher, aujourd'hui, quelques traces subsistent
Sous la masse granitique, un foyer de vie
Les mystères de Kerguntuil
A l’écart du village, au milieu des champs, se situe l’allée couverte de Kerguntuil, et le dolmen attenant, un des plus grands de Bretagne. La dalle mesure plus de 6,50 m de long. L’Allée couverte correspondait à une sépulture pour un village d’environ 200 habitants. Entre 3000 et 2000 ans avant JC, Tregastel a possédé jusqu’à 5 allées couvertes, toute la région étant extrêmement peuplée. A l’intérieur de l’allée, des signes dans la pierre semblent représenter des paires de mamelons et des ventres, peut-être le nombre de corps inhumés sur le site. Le menhir aurait été construit avant ou après et ne serait pas que la sépulture du chef, mais de plusieurs corps.
Vivre dans une tombe, voilà qui n’a pas effrayé une famille de paysans, dont une carte postale ancienne et quelques vestiges témoignent aujourd’hui. Une cheminée, des marches creusées, et la présence de lierre, qui atteste souvent d’une présence humaine. Un exemple unique d’après notre guide érudit, Roger Le Douaré. Sur le cliché presque irréel, une vieille femme souriante, apprêtée avec sa coiffe sur la tête, pose devant le dolmen, au milieu des broussailles, comme une apparition sortie de terre. Quel destin a pu pousser une famille à vivre en ces lieux, sinon la tradition des abris sous roche que nous retrouvons alentours, avec plusieurs foyers vivant sous des chaos de granit? En ce pays à la fois de mécréants et de foi profonde, peut-être cherchaient-ils la protection des morts ou était-ce une façon d’exorciser celle qu’on appelait la grande faucheuse?
Vivre dans une tombe, voilà qui n’a pas effrayé une famille de paysans, dont une carte postale ancienne et quelques vestiges témoignent aujourd’hui. Une cheminée, des marches creusées, et la présence de lierre, qui atteste souvent d’une présence humaine. Un exemple unique d’après notre guide érudit, Roger Le Douaré. Sur le cliché presque irréel, une vieille femme souriante, apprêtée avec sa coiffe sur la tête, pose devant le dolmen, au milieu des broussailles, comme une apparition sortie de terre. Quel destin a pu pousser une famille à vivre en ces lieux, sinon la tradition des abris sous roche que nous retrouvons alentours, avec plusieurs foyers vivant sous des chaos de granit? En ce pays à la fois de mécréants et de foi profonde, peut-être cherchaient-ils la protection des morts ou était-ce une façon d’exorciser celle qu’on appelait la grande faucheuse?
Habitat de fortune? le destin...
Job la poule!
Ah, j’oubliais Job la Poule, qui lui aussi vécut en troglodyte de mer. J’aurais aimé vous parler de sa vie, mais comme dit la chanson, « la mer efface sur le sable les pas des troglos disparus…. »
A consulter : le site de l’inventaire des Côtes d’Armor, où il est fait mention d’autres habitations troglodytiques, en particulier celui de la maison de Golgon, construite en dalles de granit entre les rochers (un site semi troglo ?) ou la Ferme des Grands Rochers, où se trouvaient une étable et un poulailler sous roche ( la demeure de Job la poule ?).
Nous remercions Roger le Douaré pour la diffusion des archives photographiques qui illustrent notre propos.
A consulter : le site de l’inventaire des Côtes d’Armor, où il est fait mention d’autres habitations troglodytiques, en particulier celui de la maison de Golgon, construite en dalles de granit entre les rochers (un site semi troglo ?) ou la Ferme des Grands Rochers, où se trouvaient une étable et un poulailler sous roche ( la demeure de Job la poule ?).
Nous remercions Roger le Douaré pour la diffusion des archives photographiques qui illustrent notre propos.
Plus d'espace ici que la jarre de Diogène, pour Job la poule