Des souterrains au Pays-Bas

Troglonautes reports


Kees Luijendijk, aficionado des “Troglos verts” s’est pris de passion pour notre région où il séjourne chaque année régulièrement. Devenu chasseur de souterrains, il nous ramène des sujets sur son pays, les Pays-Bas. Aujourd’hui, nous nous pencherons “sous” Maastrich et évoquerons l’église souterraine de Berg (Limbourg).


De Maastrich…

L’une des plus vieilles villes des Pays-Bas est établie sur un emplacement  occupé depuis 250 000 ans : des restes d’ossements néandertaliens, des outils, des céramiques ont été découverts dans les carrières d’argile du Belvédère. Les fouilles  menées dans les années 80 ont mis au jour bon nombre de restes de la période paléolithique.
Au sud de la ville se trouve la montagne Saint-Pierre (St. Pietersberg) surplombée par l'ancien fort et son réseau de souterrains. Les souterrains ont une température constante de 10 °C et sont une place d'hibernation pour les chauve-souris.
Dès l' Antiquité celte, on creusa des galeries dans le sol pour en extraire l'autre richesse géologique : la marne que l'on nomme aussi tuffeau ou pierre de France. Jusqu'au milieu du 20ème siècle, on se servira de cette pierre pour construire de nombreux bâtiments dans la région. Les dernières exploitations en activité de bloc de marne sont destinées à la restauration des bâtiments anciens.
 
Quittons la célèbre ville de Maastrich (traité constitutif de L’Union Européenne) pour nous rendre plus au sud en Belgique dans la province sous tutelle flamande, du Limbourg. C’est là que Kees nous fait part de sa découverte.

L'église clandestine

“ Johannes Schepers, prêtre de la paroisse de Berg en Terbliit (Limbourg), refuse en 1798 de prêter serment d’allégeance à la constitution républicaine de France et s’installe au Coeur de la région de “Geulhemmergroeve” dans une église clandestine et souterraine. Il vécu pendant deux ans sous terre.
 
En effet, le sud du Limbourg faisait autrefois partie de la France, plus précisément du département  de la Meuse Inférieure. Vers l'an 1800, il  est donc soumis aux lois françaises. Les prêtres entrés au service de l'État devaient jurer fidélité à la Constitution Française. Mais ils devaient également  faire le « serment de la haine »  de détester la monarchie et de renier l'autorité   du pape.
 “À et près de Valkenburg tous les prêtres ont refusé également de prêter serment. Ainsi, Ils risquaient une une déportation vers les îles françaises  de Ré et Oléron. Beaucoup des prêtres continuaient d’officier sous terre : service de la messe, mariages,  baptêmes... Tout se passait dans les arrières boutiques, les greniers mais aussi dans les couloirs souterrains.

Dans les carrières de marne fut créé tout un réseau de chapelles souterraines, souvent avec l'autel, le confessionnal, les fonds baptismaux. Le contraste avec la chapelle clandestine dans le Geulhemmergroeve, quelques centaines de mètres plus loin vers le haut de la colline est grand. Ici, pas de place pour le commerce, parce que la chapelle est normalement fermée au public et ouvre seulement  à Noël. “

Nous avons trouvé un guide parlant français nommé Bergsteijn. "Nous voulons conserver la chapelle et les peintures au mur. Il serait dommage qu'elles deviennent  la proie du tourisme de masse. "
Bergsteijn a déjà 33 ans d'activité comme bénévole dans la Geulhemmergroeve. Enfant, il entre dans la clandestinité  pendant  la deuxième guerre mondiale. « Depuis des siècles, la carrière a toujours été un refuge. »
Il allume un brûleur à gaz, avec lequel il illumine les peintures murales dans la carrière. "C'est la cathédrale sous les églises clandestines", murmure-t-il. Dans la salle de l'église se trouvent un autel et la chaire. Il y a aussi deux anges et des images de Jésus et de Marie. Ils sont peints par l'ancien pasteur  qui utilisait un mélange de protéines et des briques rouges. Dans une pièce derrière l'autel, il existe un confessionnal.
Bergsteijn pointe avec sa lampe le plafond noirci. Au cours de la campagne de dix jours contre les Belges, en 1830, des soldats néerlandais se sont réfugiés dans l'Église clandestine avec leurs torches provoquant des dommages sérieux. Avec les baïonnettes, ils ont fait des rayures profondes dans le plafond. “
Kees Lujendik. Avril 2015.
 
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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Dimanche 26 Avril 2015 à 13:19 | Lu 276 fois