Boucraa, ville invisible
La Biennale de Venise ( juin 2014) consacrait cette année une place d'honneur au Maroc sur la dualité du thème : habiter la ville / habiter le désert. Les architectes marocaines Salwa et Selma Mikou, soeurs jumelles, fondatrices de l'agence Mikou, ont imaginé une ville troglodyte sur le site des anciennes mines de phosphate de Boucraa, dans le grand sud marocain : ces friches minières, comme des cicatrices à ciel ouvert, témoignent de la violence infligée par l'homme à la nature. Les alvéoles nées de ce désastre donnent naissance à une ville nouvelle, souterraine, destinée à l'habitat dans le désert.
Les architectes décrivent ainsi leur projet paysager :
"Il habite ainsi la draperie des plis, des failles et des creux, issus de l’arrachement à la terre des minerais bruts et naturalise le paysage
actuel des collines artificielles et des sillons de terre retournée, empreintes de l’activité minière. Le projet façonne le relief et la topographie pour donner chair a des espaces jusqu’ alors impossibles ou impensables, des espaces ouverts au ciel, au soleil et à la lune, enfouis dans la terre en réseau étoilé comme un maillage texturé de masses et de vides qui constituerait l’imaginaire d’une ville invisible. "
Les architectes décrivent ainsi leur projet paysager :
"Il habite ainsi la draperie des plis, des failles et des creux, issus de l’arrachement à la terre des minerais bruts et naturalise le paysage
actuel des collines artificielles et des sillons de terre retournée, empreintes de l’activité minière. Le projet façonne le relief et la topographie pour donner chair a des espaces jusqu’ alors impossibles ou impensables, des espaces ouverts au ciel, au soleil et à la lune, enfouis dans la terre en réseau étoilé comme un maillage texturé de masses et de vides qui constituerait l’imaginaire d’une ville invisible. "
l'escalier de lumière
Go' o Shrine : Sugimoto Hiroshi
Au Japon, sur l'île de Naoshima, dans l'archipel de la Mer Intérieure, éclosent des oeuvres d'art contemporain, dans le cadre et autour du complexe architectural construit par Ando Tadao. Un lieu magnifique.
Le photographe Hiroshi Sugimoto a réhabilité en 2012 un temple Shinto ancestral datant probablement de l'époque Muromachi
(1336-1573) et reconstruit à l'époque d'Edo (1603-1868). Les temples Shinto sont dédiés aux kami, divinités de la Nature, souvent symbolisées par un arbre, une cascade, un rocher... Ici, en l'occurrence, on vénère un rocher sacré dit iwakura, en forme de banc de pierre.
Le temple comprend 3 salles : la salle de prières, le hall principal et la salle souterraine séparée des 2 autres par le rocher. Le photographe architecte a reconnecté l'espace sacré du haut à celui situé à l'intérieur de la montage par un tunnel aux marches faites en verre optique, dit "l'escalier de la lumière". Après avoir pénétré la pénombre de ce lieu de culte souterrain, le visiteur peut en ressortant contempler l'éclat du soleil et de la mer par une ouverture creusée dans le rocher. Méditation et Sérénité assurées...
Le photographe Hiroshi Sugimoto a réhabilité en 2012 un temple Shinto ancestral datant probablement de l'époque Muromachi
(1336-1573) et reconstruit à l'époque d'Edo (1603-1868). Les temples Shinto sont dédiés aux kami, divinités de la Nature, souvent symbolisées par un arbre, une cascade, un rocher... Ici, en l'occurrence, on vénère un rocher sacré dit iwakura, en forme de banc de pierre.
Le temple comprend 3 salles : la salle de prières, le hall principal et la salle souterraine séparée des 2 autres par le rocher. Le photographe architecte a reconnecté l'espace sacré du haut à celui situé à l'intérieur de la montage par un tunnel aux marches faites en verre optique, dit "l'escalier de la lumière". Après avoir pénétré la pénombre de ce lieu de culte souterrain, le visiteur peut en ressortant contempler l'éclat du soleil et de la mer par une ouverture creusée dans le rocher. Méditation et Sérénité assurées...
L'imagination au pouvoir
Nous vous avions déjà présenté le sky space de Roden Crater, l'oeuvre de toute une vie pour l'artiste américain James Turrel (article 1376).
L'espace souterrain sous toutes ces formes est source d'inspiration pour les artistes. Il offre sa topographie naturelle ou creusée au burin du créateur. Il (re)devient lieu de culte ou de vie. Il est réhabilité ou réinventé. Le troglodytisme, c'est l'imagination au pouvoir!
Et si vous aussi vous regardiez votre sombre coin de cave avec un regard nouveau, un oeil d'artiste? Réveillez le créateur qui sommeille en chacun d'entre nous...
Lady Trog
Pour en savoir plus:
www.mikoustudio.com
http://benesse-artsite.jp/en/arthouse/gooshrine.html
Et aussi jamesturrell.com/
L'espace souterrain sous toutes ces formes est source d'inspiration pour les artistes. Il offre sa topographie naturelle ou creusée au burin du créateur. Il (re)devient lieu de culte ou de vie. Il est réhabilité ou réinventé. Le troglodytisme, c'est l'imagination au pouvoir!
Et si vous aussi vous regardiez votre sombre coin de cave avec un regard nouveau, un oeil d'artiste? Réveillez le créateur qui sommeille en chacun d'entre nous...
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