Histoire d’eau à Aglou


C’est bien beau de posséder une grotte dans le sud marocain… sans l’électricité. Passe encore. Mais l’eau potable? Sachant que les grottes s’égrènent le long de la côte dépourvue de réseaux et que vos seuls fidèles copains sont le désert et l’océan, il n’y a qu’une solution, les citernes enterrées, mais pas comme à Matera…


Les régions de grande soif

L’alimentation en eau est continue presque partout au Maroc. Pourtant, il y a des exceptions. Par exemple, à Meknès, l'eau n'est souvent disponible que pendant deux heures par jour, parce qu'à chaque fois qu’il pleut, l’eau potable de deux sources se mêle aux eaux pluviales et ressort rougeâtre des robinets. La Régie d'Eau de la ville coupe donc l'eau pour la laisser reposer. Les habitants de Laâyoune, par exemple, ne reçoivent l’eau du robinet que pendant trois ou quatre heures par jour, les ressources en eau provenant d'une station de dessalement de l'eau de mer et des puits de Foum el Oued étant insuffisantes. Pour pallier la situation, les habitants stockent de l’eau à leur domiciles ou ont recours aux « metfyat » (réservoirs traditionnels et couverts) pour récupérer les eaux pluviales. C’est le cas dans la région sud d’Agadir : “les moyens logistiques en citernes et engins, très limités, ne peuvent pas combler toutes les attentes des habitants éparpillés dans une kyrielle de douars disparates, d’autant plus que le carburant pour faire fonctionner ces véhicules, fait défaut”.

Les citernes, une poire pour la soif

Il est bien certain qu’un louable effort a été entrepris dans ces localités en matière d’accès, d’électrification, d’infrastructures de base…, mais, il semble bien que le manque d’eau, causé certes par la sécheresse qui sévit sans relâche dans ces régions, accentue cette situation. Il va falloir donc se focaliser sur cette situation, par l’augmentation du nombre de citernes afin qu’elles parviennent à tous les points en détresse.”
L’Etat a confié à l’ONEP une lourde tache : La production d’eau en gros a été confiée à un nouvel opérateur national créé en 1972, l’Office National de l'Eau Potable (ONEP). Après sa création, d'importantes infrastructures ont été construites et l'accès à l'eau potable a augmenté de manière significative.

Aux abords du village, les rigoles dans les champs illustrent le fonctionnement du système d'irrigation destiné à arroser les  petites parcelles individuelles : les pompes arrosent à tour de rôle tous les 20 jours environ, cela à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et il faut se tenir prêt, afin de ne pas rater l'arrivée de l'eau miraculeuse. Notre ami Brahim en sait quelque chose, qui tente péniblement de faire pousser quelques légumes pour sa famille. Sujets à suivre : où il sera question de modernité, de patrimoine tombé en désuétude, et de l'eau comparable au système sanguin. L'eau, nerf de la survie, à Aglou, dans les villages disséminés dans le désert ou dans les "forteresses" de l'anti-atlas? L'eau qui peut être aussi une force de destruction dans notre sphère où elle se durcit...l'hiver.

Les citernes enterrées, mode d’emploi

Comment ça se passe dans nos grottes? Et bien voilà : les cavités situées à flanc de coteau permettent de creuser des citernes sur le plateau, prévues pour alimenter la grotte située en dessous
Troglita précise : “ben oui, le principe des vases communicants!” et oui, ça donne, en dessous juste la pression nécessaire…
Au “Ceffa” (mon tonneau de Diogène) la citerne, dévolue aux besoins domestiques, peut contenir trois cent litres d’eau (environ 150 dirhams). Dans le futur gîte, la capacité est de 1000 litres.
Reste l’approvisionnement ? Vive le po(r)table ! Un numéro “bleu” et vous êtes sauvés! Dans les deux heures, un tracteur cahotant sillonne entre les dunes, et en un tour de main, voila votre citerne remplie. Et l’eau coule à flot... si le tracteur tirant citerne ne s'ensable pas dans les dunes !
Non! Là-bas, vous apprenez à faire attention. Pas de gouttes d’eau pour faire déborder le vase…

Remarque de Lad Trog, alias Ali Mama : "et puis, si vous avez soif, l'Evian locale s'appelle la Sidi Ali... Très désaltérante, n'est-ce-pas Sidi Barbepik?"

Remarque de Sidibarbepik : ferrugineuse?
 
Sources : Saoudi El Amalki  – albayane.press.ma
 
 
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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Mardi 18 Février 2014 à 11:41 | Lu 566 fois