Une merveille dévoilée : la Grotte Chauvet (1)


Les trous sont-ils remplis de vide ou recèlent-ils des trésors cachés? C’est ce que déclame notre nouvelle amie “Truffe l’autruche” à notre amie et complice Miss Wikie dans sa Provence natale avant de me faire parvenir son billet concernant la Grotte Chauvet. Une étrange histoire que je vous invite à découvrir et qui vaut son pesant de tuffeau, la nouvelle monnaie saumuroise.


La découverte

Une merveille dévoilée : la Grotte Chauvet (1)
Hors donc, le sieur Chauvet, Jean-Marie de son état civil, et spéléologue acharné, s’en va en balade en compagnie de deux autres passionnés un certain dimanche 18 décembre 1994. Il est surpris par un léger courant d’air émanant d’un trou au fond d’une petite grotte nichée quelque part sur le Cirque d’Istre. Trou, appel d’air… nos trois compères déboulent dans l’éboulis agrandi par leurs soins et se retrouvent face à un vide obscur. La Grotte Chauvet refait surface et leur offre en guise de bienvenue, un dessin à l’ocre rouge représentant un mammouth. D’autres trésors cachés les attendent.
Tels des petits “poucets”, ils matérialisent le chemin qui les a conduit jusque-là, avant de confier le sort de la dite grotte au Ministère de la Culture qui organise une expédition montée le 29 décembre 1994.

Vous avez dit authenthique?

Une merveille dévoilée : la Grotte Chauvet (1)
Lorsque l'on examine à la loupe un tracé peint, on s'aperçoit que la ligne apparemment continue et intacte comporte en fait des quantités de manques minuscules dus à l'érosion : l'oeil ne les enregistre pas dans sa vision globale. Un tracé récent sera beaucoup plus cohérent et continu. Quant à l'intérieur des gravures, net, blanc et propre lorsqu'elles sont fraîches, il se révèle plein de micro-cristallisations après des millénaires sur les parois d'une grotte. Les représentations animales étaient elles-mêmes au-dessus de tout soupçon, de par leur qualité et leur naturalisme. Pour qu'il y eût faux, il eut fallu non seulement réunir les qualités d'un grand artiste animalier, mais avoir une excellente connaissance de l'art paléolithique tout comme des animaux de l'époque. Enfin, l'aspect même des sols interdisait l'idée d'une supercherie. Ils étaient jonchés d'ossements d'ours des cavernes. Les crânes reconnaissables se comptaient par dizaines. Rien n'avait été touché.
Le 18 janvier 1995, la Grotte Chauvet Pont d’Arc sort définitivement de l’ombre, jugée authentique.

Coup d’Etat

Une merveille dévoilée : la Grotte Chauvet (1)
L’affaire ne traîne pas : instance de classement à l’inventaire des Monuments, classement le 13 octobre 1995, mesures d’expropriation, l’Etat devient propriétaire de la grotte le 14 février 1997. (On m’a toujours dit de me méfier des trous d’air). Et hop! Mesures de protection et de mise en sécurité, il faut dorénavant montrer patte blanche pour pénétrer sur le site. Nous sommes loin du scénario italien filmé dans Fellini Roma où une fresque souriante datant d’une lointaine époque disparait sous l’oeil cyclope du cinéaste. Ici, tout est prévu pour limiter les échanges biologiques avec la cavité. “À l'intérieur, un dispositif de surveillance climatologique et biochimique a été mis en place par le Laboratoire Souterrain du CNRS de Moulis et le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques . Il contrôle en permanence l'hygrométrie et la température ainsi que la bactériologie et les concrétionnements.
Enfin, un programme d'aménagements des abords de la grotte et du cheminement intérieur est actuellement en cours.”
Et oui, la préservation du Patrimoine c'est quelque chose... Nous les troglos, sommes habitués aux courants d'air, pas de quoi en faire une affaire d'Etat... sauf que...

A suivre…

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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Mardi 9 Avril 2013 à 05:53 | Lu 396 fois




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