Troglodytes de Bretagne


Y a-t-il des troglos en Bretagne? Pour répondre à cette question, les Trogs se sont rendus dans les “chaos” granitiques de Trégastel et Ploumanach (22), aux confins du troglodytisme. Nous tacherons de répondre à la question récurrente qui sépare les différentes écoles sur cette grande question : où commence et où finit le troglodytisme? Doit-on limiter ce terme à l'habitat creusé, ou l'habitat sous roche en fait-il partie... Quelle forme d’habitat recouvre-t-il? Nous tentons d'élargir le débat, à travers ces exemples d'habitations étonnantes, situées sur la “Côte de granit rose”.


Jeu de piste troglo : Attention, un troglo peut en cacher un autre, par Lady Trog

Troglodytes de Bretagne
En visitant la Ferme de la Fosse, chez notre ami Bernard Foyer (49), je suis tombée en arrêt devant la reproduction d’une ancienne carte postale à demi effacée par le temps, qui représentait une famille bretonne devant une maison creusée ou un abri sous roche, intitulée Maison troglodyte en Bretagne, plus précisément à Tregastel. Moi qui cherchais une bonne raison d’attirer Mister Trog là-bas pour passer quelques jours dans la maison de vacances familiale, j’avais trouvé l’appât idéal. Il a immédiatement mordu à l’hameçon et nous voilà partis vers l'Ouest. Là où cela se complique, c’est que j’avais confondu Tregastel  dans les Côtes d’Armor et Plougastel dans le Finistère. Nanard m’a remis sur la bonne piste, le temps de découvrir qu’à Plougastel existe une carrière d’où est extraite une roche unique au monde, la « Kersanton », éponyme du lieu d’extraction : ce granit tendre a permis de sculpter moultes calvaires et décors d’églises en Bretagne. Mais revenons à nos moutons d’Ouessant. Tregastel est bien connu pour ses paysages de chaos granitiques et ses nombreux vestiges gaulois.

Plongée dans le magma, en plein chaos, par Mister Trog

Troglodytes de Bretagne
Lady Trog ayant réussi à me sortir de mon antre, me voila parti à la chasse aux trésors avec mon seau et ma pelle pour dénicher quelques autres trous disséminés sur les lieux.
Faisons un bond dans le temps de 600 millions d’années, quand une forte poussée magmatique (2000°) composée de feldspath, de mica et de quartz a soulevé les roches les plus anciennes, cela sans arriver à la surface. Résultat un massif de 6000 mètres de haut et de 6 km de rayon s’élève entre Perros-Guirrec et Trébeurden. Deux autres poussées au fil du temps viendront diversifier les caractéristiques géologiques de la région et donner cette variété inégalable de granite (rosé, beige, gris…) Pour le reste, l’érosion éolienne et maritime va éroder ce massif pour faire naître la “Côte de granit rose”. Glaciations, recul des mers puis reflux, violence des vents, vont marquer singulièrement ce territoire. Et voilà orchestrée cette formidable mise en scène qui aboutit aux chaos rocheux et à ces blocs multiformes insolites et étranges amoncellés sur les côtes actuelles.

Il faut de tout pour faire un monde, par Lady Trog

Je laisse Mister Trog avec ses châteaux de sable et vais traîner sur le site internet de l’Inventaire du Département qui me révèle l’existence de différentes habitations troglodytiques entre le milieu du 19ème siècle et le début du 20ème. Elles sont de différents types : soit aménagées à l’intérieur des chaos granitiques, cela il y a 5000 à 3000 ans, puis de nouveau au 19ème siècle, comme sous l’aquarium actuel, ou sur l’Ile aux lapins, avec la cabane de Zantig, soit blotties à l’intérieur d’un dolmen, près de l’Allée couverte de Kerguntuil. Nous décidons d’aller voir cela de plus près. Peu d’informations sur le sujet : il ne reste que d’infimes traces visibles de ces habitats, très peu de mémoire collective, comme si cela relevait d’un passé trop pauvre, peut-être honteux. On ne trouve pas non plus de reproductions de ces cartes postales anciennes à la Maison de la presse. Mais notre tenacité se trouve récompensée.
L’office du tourisme me communique les coordonnées de l’historien local, Roger Le Doaré, qui se propose de nous guider à travers ces différents sites… Heureusement, car sans lui nous serions revenus bredouilles. L’empreinte de l’homme est bien là, avec d’étranges petites maisons “troglodytiques”. Il nous reste, avec un peu de chance, une personne à dénicher et à rencontrer. La petite fille de la famille Adam, qui apparait sur le site du Père Eternel (actuel aquarium), est toujours de ce monde. Elle a témoigné de sa vie passée dans une interview publiée par le journal du Trégor. La chasse au trésor continue…

Les Trogs


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Mardi 16 Août 2011 à 16:09 | Lu 3798 fois





1.Posté par Richard le 25/11/2019 08:42 (depuis mobile)
En effet ma grand mère a été la dernière à vivre entre ces rochers. Quand je pense que ses descendants n’ont même pas le droit de visiter gratuitement l’aquarium 😡.

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