Les troglos du Gennois


L’Anjou constitue la région la plus dense du troglodytisme français et une des plus peuplées d’Europe. Nombreux sont les villages entièrement creusés dans le calcaire, notamment dans le Gennois qui va nous occuper pour un temps : Gennes, Rochemenier, la Trésorerie de Louerre, Grézillé, pour n’en citer que quelques-uns. Alors, tout d’abord quelques généralités.


Le troglodytisme de plaine

Les troglos du Gennois
Si le premier type  est constitué d’habitations creusées à flanc de coteau comme la Côte Saumuroise, le second qui nous intéresse est un troglodytisme de plaine. L’espace, circulaire ou semi circulaire, est creusé à même le sol, d’une profondeur allant jusqu’à une dizaine de mètres. L’habitation est créée perpendiculairement dans la roche. C’est en s’éloignant de la Loire et du coteau qu’on découvre ce type d’architecture, caché de la rue auquel on accède par un escalier appelé “courdouère”. Il conduit à une cour qui mène à différentes parties de l’habitation.
Dans le Douessin, la carrie, géométriquement “carrée” , s’enfonce un peu plus profondément dans le falun et débouche sur les majestueuses salles cathédrales.

Un habitat répandu sur toute la planête

Les troglos du Gennois
Les pièces sont relativement petites et basses, de manière à éviter tout effondrement, et parfois portes et fenêtres sont agrandies, soutenues par des poutres (linteaux). Ces ouvertures laissent  entrer peu de lumière et contribuent à conserver une température ambiante et un taux d’humidité convenable. Les petites fenêtres assurent diffusion de la lumière et ventilation. Lorsque les salles sont creusées en enfilade, des ouvertures internes permettent à la lumière de circuler. Le chauffage est généralement assuré par une cheminée ou poêle dont le conduit débouche sur le toit. Nous sommes ici très proche de certaines régions, Chine, Andalousie, Tunisie... voire même de Matera ou l’habitat est "diffus". C’est le cas de Rochemenier, où le principe de diffusion est horizontal à la différence de Matera où il est vertical et s'étend sur plusieurs étages.
 

Phénomène de réoccupation

Les troglos du Gennois
Dans l’ouvrage réalisé après le colloque organisé à L’Abbaye Royale de Fontevraud en 1986, lors des “Premières Rencontres nationales sur l’habitat troglodytique” qui regroupaient plusieurs éminents spécialistes du monde souterrain, on pouvait déjà noter les prémices d’une réoccupation des espaces :  “fait rare, le tiers environ de la population troglodytique de notre province s’est creusé des demeures en pays absolument plat... On y rencontre toutes les manifestations habituelles de l’occupation souterraine (ferme, habitat seigneurial, chapelle, pigeonnier, cave d’extraction...). Dans le même temps, certains individus ont préféré la demeure édifiée sur terre. Pauvreté, richesse, rang social ne sont pas les raisons fondamentales de ce comportement différent. Après une longue période d’abandon, un regain d’intérêt se manifeste, et les projets sont de plus en plus nombreux et variés.”
Nos investigations nous conduiront successivement à Rochemenier, Louresse, et à la Fosse du “pape’ des troglos, Bernard Foyer. Nous terminerons cette série consacrée au Gennois par la visite de quelques intérieurs restaurés.
A suivre


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Lundi 5 Novembre 2012 à 07:16 | Lu 511 fois




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