Le métro de Shanghai

Tribulations métropolitaines


Nous continuons la saga du métro : après Tokyo et Moscou, voici le métro de Shanghai qui a pour ambition de devenir le premier réseau au monde, en terme de fréquentation et d'étendue.


Objectif 2020

Inauguré en 1995, le métro de Shanghai, géré par une ambitieuse municipalité,  n'a cessé de croître à vitesse grand V, boosté par l'échéance de l'exposition universelle. Pekin n'a qu'à bien se tenir. Tokyo et Moscou sont déjà rattrapés...
L'idée d'un métro date des années 1960, mais Shanghai étant bâtie sur des terrains sableux et saturés d'eau, voire marécageux,  la construction a nécessité des tests avec le creusement de tunnels. L'expansion économique de Deng Xiao Ping et les technologies allemandes ont permis à ce fleuron de "sortir de terre". Avec 
329 station aujourd'hui le long de 520 km de lignes, le réseau comprendra 18 lignes et 524 stations en 2020. A raison de plus d'un kilomètre creusé chaque semaine, le métro devrait atteindre ses objectifs tentaculaires. Les taupes mécaniques et les "fourmis " humaines sont à l'œuvre... 6,7 millions de passagers transitent déjà chaque jour dans ces souterrains d'une propreté exemplaire. 

Le métro se veut vraiment le reflet de la Chine nouvelle : rapide, propre, moderne... Dans la vieille Europe, à Paris ou à Londres, ou encore à NY ou à Chicago, les vieux métros grincent comme des vieilles dames fatiguées sur des quais étriqués et mal éclairés. A Shanghai, le métro a l'atout de la jeunesse. Il bénéficie des technologies de pointe. Les quais sont équipés de barrière de sécurité et les couloirs rutilants clignotent sous les enseignes publicitaires lumineuses.
A la différence de Moscou, le métro n'est pas très profond et on atteint facilement les plateformes grouillantes de monde. Mais qui sont ces passagers souterrains du nouveau monde?
 

La vitrine du futur

Paradoxalement, la ville du dessous semble plus riche et plus lumineuse que celle du dessus : la majorité des passagers sont des employés et des familles endimanchées en ce début d'après-midi : on découvre ici la classe moyenne chinoise en plein boom. Les pauvres et les paysans restent à la surface, allant à pied ou juchés sur leurs vélos chargés de marchandises. La campagne ne descend pas dans le métro. Quelques exceptions cependant, comme cette vieille dame qui vend des guirlandes de jasmin et qui m'insulte pour l'avoir photographiée. Je m'enfuis confuse, mais avec son portrait dans la boîte. Sur le quai de la station de la Place du Peuple, croisement bruissant de 3 lignes de métro, deux jeunes femmes élégantes attendent la rame, l'une serrant son sac Chanel, l'autre tenant son chapeau chahuté par le vent. Voici la Chine d'aujourd'hui. Le dallage du quai brille, alors que là-haut les rues sont jonchées de détritus. Le vent de la rame s'engouffre légèrement dans les voilages de la belle jeune fille. Un moment de grâce dans cette cohue organisée.

Un étranger passant par là ne sera pas perdu : toutes les indications sont en anglais. Les machines de tickets, les portières  et les tourniquets sont automatiques. Au sol, des flèches de couleur indiquent les numéros des lignes. Vous n'avez qu'à vous laisser guider par la foule. Mais si vous souhaitez traverser le fleuve vers la rive de Pudong où se dresse la tour de la Perle, il y a un autre passage souterrain que celui du métro. Vous n'êtes pas au bout de vos surprises...

Lady Trog


Rédigé par Renée Frank le Dimanche 9 Novembre 2014 à 09:11 | Lu 141 fois




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