Isla Gran Canaria, les Guanches

Des troglos, en veux tu en voilà ! (2)


Pourquoi le troglodytisme s’est-il développé dans cet archipel volcanique perdu dans l’Océan ? Voilà ce qui nous a poussés à emprunter la piste de nos anciens navigateurs, avec bien entendu nos moyens de locomotion modernes. Les Canaries, à 4 heures de vol d’oiseau d’acier, se sont offertes à nos pérégrinations pour appréhender ces aborigènes, ou du moins ce qu’il en reste.


Les troglodytes de l’ombre

Ces quelques jours passés à Artenara (voir sujet précédent : Nuits canariennes (1), Acusa Seca, Grande Canarie) dans une ancienne habitation troglodyte nichée au cœur d’un volcan nous ont permis de découvrir le mode de vie des « Guanches ».
Le terme est générique : nommez les « mahos » à Lanzarote, « bimbaches » sur El Hierro ou encore « benhoritas » à La Palma. Tous sont arrivés il y a trois mille ans avant notre ère. Leur immigration s’est arrêtée au premier millénaire avant JC  (hypothèse d’historien).
Le mystère demeure entier sur leur origine. Une piste sérieuse les apparenterait aux Berbères (mode de vie agro-pastoral, similitudes linguistiques, signes et traces rupestres) : le lien avec le Maroc semble réaliste. Nous n’en saurons peut-être pas davantage sur ces aborigènes apparemment disparus après les assauts repétés de nos chères puissances coloniales, respectivement espagnoles, françaises et génoises. Les Berbères les rejoignent dans les raids et tentatives infructueuses d’annexion. Le gâteau canarien se partage entre 1402 et 1493, date à laquelle l’archipel tombe définitivement sous le joug espagnol. Dès lors, le caractère « guanche » commence à se dissoudre sous les effets dévastateurs de la colonisation (répression, esclavage, maladies importées d’Europe) et de l’évangélisation. Mais « pas que » : l’ombre demeure.

Les Guanches, mode d’emploi

Nos chers aborigènes, n’ayant point le pied marin, dispersés sur l’archipel, ne communiquaient guère entre eux, ne connaissant rien à la navigation. Pour Jean de Béthencourt et ses chapelains : « vous ne trouverez nulle part ailleurs des gens aussi merveilleux et mieux formés que ceux qui se trouvent sur ces îles. A tel point qu’ils seraient des hommes et des femmes de grandes intelligences, s’ils avaient reçu un enseignement… »
Ces gentils agriculteurs vivaient dans des abris sous roches, des grottes naturelles. Vint le temps des maisons en pierre et des toits de chaume, des bergeries maçonnées, des toitures faites de poutres de bois recouvertes de pierres plates sur lesquelles était disposées de la boue et des herbes sèches. L’intérieur possédait un lit réhaussé contre l’humidité, des nattes ou peaux d’animaux servaient de matelas.
Nombre de ces habitats troglodytiques existent encore, dont la plupart, judicieusement ouverts au tourisme.
Eleveurs de chèvres, de moutons et de porcs, ils cultivaient également dans les zones fertiles, les céréales.
L'organisation politique et sociale reposait sur une système monarchique réparti en deux castes, noblesse et plèbe, régies par des lois :  chacune des îles avaient ses lois propres, allant du vol reconnu comme un art jusqu’à la peine de mort pratiquée sur Ténérife. Les Guanches vénéraient leurs morts, les momifiaient, les ensevelissaient dans des grottes semblables à celles où ils vivaient, et parfois dans des « tumulis ».
Historiens et chercheurs sont confrontés à un travail de longue haleine car on ne sait pas grand chose de plus sur leur culture.
A suivre

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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Lundi 22 Août 2016 à 08:46 | Lu 597 fois




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