Du Colorado aux ocres de Provence

Colors


Nous poursuivons la relation de notre séjour provençal qui nous a conduit… au Colorado, en Provence ! Cela faisait longtemps que je rêvais de découvrir la terre de Provence pour en découvrir les effluves hautes en couleur du sol. Les ocres révélées dans les villages de Roussillon, Gargas, Villars ou encore Rustrel, m’ont transporté immédiatement au fin fond de mes souvenirs dans le grand ouest américain. Si les paysages américains tirent leur couleur du grès rouge, ceux du Luberon sont d’anciennes carrières. Mais restons en France.
Carrières d’extraction, exploitation et balades sont les trois moyens de découvrir ce patrimoine naturel façonné par l’homme. Nous avons choisi « le sentier des ocres » qui serpente parfois abruptement entres les accès à d’anciennes carrières d’extraction aujourd’hui silencieuses.


Aux origines des Ocres

L’origine marine des sables ocreux n’est confirmée que depuis les années 1970. Grâce aux méthodes d’analyses modernes, le fait est aujourd’hui établi : les strates obliques ainsi que les marques de terriers fossiles sont des témoins de l’activité dans les fonds marins à l’époque de la transgression du Jurassique. Changements climatiques, variété du relief et température tropicale  altèrent la roche : S’établit alors  un long « processus complexe d’altération chimique qui a permis de créer ce que les hommes ont appelé « le minerai d’ocre » (André Kaufmann, conservateur du Patrimoine du Vaucluse).

De l’usage des ocres

L’ocre fut tout d’abord utilisée pour des peintures rupestres, puis fut redécouverte au moment de la Révolution et commercialisée pendant un siècle dans le monde entier pour ses propriétés colorantes inaltérables. Ces pigments naturels ont été utilisés dès la Préhistoire, on en retrouve sur les parois des grottes. En 1780, Jean Etienne Astier, un habitant de Roussillon, découvre qu'après traitement, l'ocre devient un colorant inaltérable et non toxique. Il devient le premier ocrier de France. Au 19ème siècle, l’exploitation devient industrielle. Un record d’extraction de 40 000 tonnes est enregistré en 1929. Mais la grande crise et le développement de colorants de synthèse vont sonner le glas de la période industrielle des ocres. 

Pigment naturel, l'ocre fait aujourd’hui un retour en force, redonnant vie à de nombreuses activités, touchant la peinture, la décoration, la poterie et le bâtiment. Le pigment est utilisé dans la fabrication des crépis, mais aussi dans la composition de certains produits : la croûte de certains fromages, le linoléum, le papier kraft, le carton, la céramique, le caoutchouc ou les cosmétiques, et bien sûr le tourisme qui se développe autour de ces gisements générateurs de sublimes paysages.

 
 

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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Lundi 15 Mai 2017 à 09:38 | Lu 303 fois




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