Sur les traces de Jeanne et Camille Fraysse (4)


Une carrie à Saint-Pierre-en-Vaux. Dans leur ouvrage "Les troglodytes en Anjou à travers les âges", les Fraysse citent et photographient à plusieurs reprises un troglodyte de plaine situé sur la commune de Saint-Georges-des-Sept-Voies, à Saint Pierre-en-Vaux. Le site est aujourd’hui habité par Manu Gauthier, tailleur de pierre et responsable de l’association "Tuff’à Bulles".


Un cadran solaire pour arrêter le temps

Avant et après, façade du logis seigneurial de Saint Pierre en Vaux
Avant et après, façade du logis seigneurial de Saint Pierre en Vaux
Nous avions déjà consacré un article à l’ancienne ferme troglodytique habitée aujourd’hui par Emmanuel Gauthier (intitulé "Le retour aux sources"). Ce site recèle des témoignages exceptionnels de la vie d’autrefois, comme ce cadran solaire sculpté dans la façade.  Allongeant ou raccourcissant son ombre sur le tuffeau  au fil des saisons, il veille immuable sur le temps qui passe et les habitants du lieu.
P. 150, tome 3 : La façade d’une vieille demeure en cave de Saint-Pierre-en-Vaux a son pignon orné d’un cadran solaire en ardoise, portant gravée la date de 1769. Des moulures soigneusement exécutées dans le tuffeau l’encadrent. Au sommet, dans la partie centrale, est sculpté un coeur et des rosaces à droite et à gauche. Il est accosté d’une niche vraisemblablement édifiée pour le logement d’une statue de la vierge.

sous la protection des dieux

avant et après, le crucifix sculpté dans la maison
avant et après, le crucifix sculpté dans la maison
De même, de nombreux vestiges religieux sont reproduits dans le livre des Fraysse. Ainsi, la niche destinée au culte de la vierge, ou le bénitier au coin de la cheminée.
P. 27, tome 1 : La présence, disons-nous, quasi-constante, dans le logis souterrain d’une niche creusée en vue du logement de la statuette de la Vierge, nous a frappés. … L’humble « mousseau » ne possédait souvent pas de meubles. …  Alors que les autres placards du lieu consistaient en de banales ouvertures au fronton rectiligne, la niche de la Vierge était toujours empreinte d’une évidente recherche, guidée par le souci de créer une place d’honneur. La partie supérieure de la petite excavation est toujours arrondie et souvent accompagnée d’une moulure, d’un encadrement ou d’une ornementation.
Les Fraysse répertorient aussi sur le site un christ sculpté dans une paroi du logement (tome 3,  p. 112).

Un réveil en fanfare

Avant et après, réchaud à charbon de bois sculpté dans l'encoignure de la cheminée
Avant et après, réchaud à charbon de bois sculpté dans l'encoignure de la cheminée
Toujours parmi  les vestiges relevés par Jeanne et Camille Fraysse, ce réchaud à charbon de bois sculpté,  dans l’encoignure de la cheminée. Presque 50 ans après l’inventaire de nos ethnologues,  réalisé  entre 1961 et 1964, Mister Trog a rephotographié  cet objet qui ressemble à un bénitier. Les choses ont pourtant bougé à Saint-Pierre-en-Vaux. Les échafaudages s’élèvent dans la cour ; Manu a la tête pleine de  projets, et les musiques du  festival  Tuff’à bulles devraient bientôt à nouveau retentir dans la carrie.

Publié avec l'aimable autorisation des éditions l'àpart et de Jean Fraysse pour les photographies de l'époque.


Rédigé par Renée Frank le Mardi 1 Novembre 2011 à 06:00 | Lu 942 fois




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