Paris, les vies souterraines

Les souterrains, en long, en large, en travers et en profondeur


Nous avons pu découvrir dans de précédents sujets, comment s’organisait la vie souterraine, à Montréal, Beijing et dernièrement New-York. « Les entrailles de la terre » sont souvent infernales pour les vivants humains, éradiqués notamment par la municipalité de la capitale américaine. Paris est chanceuse : la Maire de Paris s’occupe, pour le moment, de la circulation en surface. Et puis on a nos chères catacombes bien connotées laissées à peu près librement à la libre expression artistique. Tout va bien ici, même nos « clodos » sont remontés en surface. Mais les rejets finissent toujours par émerger…


C’est que notre chère Capitale possède dans ses gènes de naissance une vocation souterraine, structurée, organisée, patrimoniale.
« Le sous-sol ne dévoile-t-il pas réellement les caractéristiques de la ville supérieure ? Il  en dit long sur la civilisation d’en haut parce qu’il contient ses sédiments dans les cryptes, les galeries et les bunkers, dans la crasse des profondeurs s’amassent des vieilleries à moitié oubliées, des détritus enterrés, des déchets culturels, des débris historiques. Là plutôt qu’ailleurs vivent et se manifestent les fantômes du passé, les martyrs, diables et démons… Ils n’ont pas disparus avec les siècles…. Ils se terrent toujours dans la termitière sous la ville en tant qu’éléments de son histoire ancienne, invisible et peuvent y être retrouvés. » (Günter Liehr, Olivier Fay, les souterrains de Paris)
Là réside peut-être la « chance » de Paris : les souterrains se sont enracinés dans un lointain passé. De la Lutèce argileuse, jusqu’aux coups de pioche du Trou des Halles, la ville a forgé son intériorité. 

Une cité qui a su faire carrière

La cité s’est lentement modelée, à partir des carrières autrefois exploitées pour les besoins de la surface (Notre-Dame, le Val de Grâce…). Vint le temps de l’extension en surface, des comblements nécessaires (Montmartre, Montrouge, Vincennes…). Comment gérer l’eau et implanter des réseaux souterrains, puis y adjoindre les réseaux électriques, les tunnels, le métropolitain pour accéder à la modernité ? Vient le temps présent, celui de la rénovation et la prise en compte de cette gigantesque toile souterraine (300kms). Paris bouge et tient compte de ses entrailles.
Rien n’est laissé au hasard pour une cité moderne qui ne connaît pas les maux de ventre des cités new-yorkaise ou pékinoise. Pourvu que cela dure.

A suivre… « Le Paris des carrières »
 
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Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Vendredi 17 Novembre 2017 à 13:02 | Lu 771 fois