Des troglos refuge pour les EHS ?


On a évoqué récemment dans l’actualité du calvaire que vivent les personnes electro hypersensibles (EHS) qui doivent trouver refuge loin des ondes de téléphonie mobile ou du wifi, cela parfois jusqu’au fond de grottes sombres et humides pour certains. D’où la nécessité de créer des « zones blanches », hors d’atteinte des antennes GSM et des champs électromagnétiques. Et si cela était possible dans les kilomètres de caves du Saumurois ?


Une maladie des temps modernes

Des troglos refuge pour les EHS ?
Des personnes menant une existante tout à fait normale se trouvent un jour confrontées à de graves problèmes de santé : pertes cognitives avec troubles de la mémoire et de la concentration ;  perturbations du sommeil et de la digestion, sensations de brûlures sur la peau, migraines insupportables, voire problèmes cardiaques … Ces symptômes s’accompagnent d’une perte de l’activité sociale : plus question d’aller au restaurant, chez des amis ou au cinéma. Impossible de se connecter à un ordinateur. Les personnes electro-hypersensibles, atteintes du syndrome SICEM (syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques)  se heurtent parfois à l’incompréhension du corps médical, qui tarde à reconnaître la détresse de ces malades et à leur apporter des solutions, ou à leur propre famille également victime des conséquences de cet ostracisme. L’OMS reconnaît le SICEM comme un handicap, pas comme une maladie.
En effet, de nos jours, les ondes électromagnétiques sont partout, et il n’y a d’autre solution pour ses victimes que de vivre loin du monde ou de sortir dehors avec des couvre-chefs  tissés comme des côtes de maille et des gilets blindés qui renvoient les ondes. Il faut  vivre calfeutré chez soi, cesser son travail ou ses études, renoncer à toute vie sociale... Dans son livre sur le sujet, Gunilla Ladberg les appelle les « pestiférés des temps modernes ». Un rassemblement en septembre 2011 s’est tenu dans la forêt de Saoû, avec occupation du site, afin de demander la mise en place de « zones blanches » libérées des réseaux en question. Certains eurodéputés écologistes se battent aux côtés des EHS.

Des « zones blanches » en Saumurois ?

Des troglos refuge pour les EHS ?
Le cas de Anne, 55 ans, qui a dû abandonner son emploi dans l’administration et de Bernadette, ancienne hôtesse de  l’air qui se sont installées dans la grotte de Baumugnes, sur  la commune de St Julien en Beauchêne, dans les Hautes Alpes, est particulièrement dramatique.  Elles vivent de façon précaire, isolées au fond d’une grotte humide où la température descend parfois en dessous de 0° en hiver. N’Y aurait-il pas dans le Saumurois des caves plus hospitalières pour accueillir les personnes atteintes par ce syndrome? Ici, la température ne descend jamais au dessous de 12° au fond des caves de tuffeau, et  la pierre blanche apporte une douceur dès qu’elle est un peu éclairée. Il est facile d’y creuser des espaces personnalisés et intimes, voire des puits de lumière, si les ondes ne profitent pas de ces  trous pour s’engouffrer dans la terre. Si elles ne sont pas éradiquées, elles doivent au moins être amenuisées par l’épaisseur du  «ciel », soit l’épaisseur entre la surface du  sol extérieur et le plafond de la cave : chez nous les Trogs, par exemple, nous avons jusqu’à  14 m de ciel : d’anciens habitants du lieu venaient se refugier dans notre caveau pendant les bombardements de la 2ème guerre mondiale. Par ailleurs, j’ai toujours constaté qu’on dormait très bien au fond des troglos, même sans s’y enfoncer profondément, protégés par un berceau de pierre.
 
Les autorités locales cherchent des solutions pour réhabiliter les kilomètres de caves abandonnées des anciennes champignonnières et carrières d’extraction  du Saumurois. Pourquoi ne pas créer des lieux de convivialité où les EHS pourraient venir se reposer, loin des turbulences de la ville? Une idée saugrenue de Lady Trog? Peut-être, mais s’est-on au moins posé la question, plutôt que des projets de stockage, d’archivage, de parc d’attraction souterrain, voire de prison, dont on entend parfois parler !?  Il y a par exemple à Doué la Fontaine de vastes caves cathédrales creusées dans le falun, ou même de petits troglos de plaine perdus dans le Gennois,  loin de la  ville. Il y a aussi  les caves sous le vignoble de Saumur…  Voilà les réflexions que m’inspirent le grand froid et la neige qui s’étendent sur nos terres, alors que nous sommes au chaud au fond de nos maisons troglodytes…


Rédigé par Renée Frank le Lundi 6 Février 2012 à 06:29 | Lu 655 fois




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